La CSN contre la privatisation de la SAQ

S’il n’en tient qu’à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Société des alcools du Québec (SAQ) demeurerait publique. Pas question de la privatiser, sous quelle que forme que ce soit.

Ce dernier a voulu prendre position dans ce débat entourant la privatisation de la SAQ, à l’heure où le gouvernement de Philippe Couillard tente par tous les moyens de renouer avec le déficit zéro pour l’année 2015-2016.

Pour l’année financière 2013-2014, la SAQ a versé 1 G $ au gouvernement du Québec. Si la société d’État devenait une propriété privée, ce dividende du gouvernement serait automatiquement touché, d’après la présidente du Syndicat des employés de la SAQ, Katia Lelièvre. «Pour que le privé fasse de l’argent, il va falloir que la marge de profit du gouvernement soit moins élevée, a-t-elle expliqué. Au lieu que cet argent soit dépensé et redistribué collectivement, il va revenir à celui qui achèterait la SAQ.»

La Fédération des chambres de commerce du Québec a proposé il y a deux semaines, devant la Commission sur l’examen de la fiscalité, de maintenir le monopole de grossiste de la SAQ, mais de privatiser en partie ses fonctions de détaillant.

Cette privatisation partielle de la SAQ serait le premier pas «le plus évident», d’après l’économiste de l’Institut économique de Montréal, Youri Chassin. Une SAQ privée pourrait offrir plus de produits et de meilleurs prix, selon lui. L’entreprise serait par ailleurs mieux gérée. Le dividende de l’État serait maintenu, sinon augmenté, a dit l’économiste, en raison des taxes imposées sur les boissons alcoolisées.