Normand Plante acquitté pour une deuxième fois

VICTORIAVILLE. L’ex-professeur de karaté, Normand Plante de Princeville, sur qui pesait d’autres accusations d’attouchements et d’incitation à des contacts sexuels, a été acquitté, mercredi midi, par le juge David Bouchard de la Cour du Québec. Un acquittement qui survient moins d’une semaine après un premier verdict de non-culpabilité prononcé le 16 octobre concernant une autre plaignante.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, a fait savoir au juge Bouchard qu’elle ne déposera pas de preuve après avoir vu l’accusé s’engager à respecter certaines conditions visant à protéger la plaignante.

«Mon client reconnaît que la jeune fille, dans sa tête, pourrait éprouver encore certaines craintes», a indiqué au Tribunal l’avocat de Normand Plante, Me Simon Ricard, qui a rappelé brièvement certains faits.

La plaignante suivait des cours de karaté en 2010 à l’école qu’opérait Normand Plante à l’époque. «M. Plante lui a demandé de s’impliquer, lui a donné certaines responsabilités. Et ce que révèle la preuve, a fait valoir Me Ricard, c’est qu’il y a eu certaines accolades entre mon client et l’élève. Mais mon client nie catégoriquement l’avoir embrassée dans le cou et de lui avoir touché un sein.»

Parmi les conditions auxquelles il a consenti, Normand Plante doit garder la paix, faire preuve d’une bonne conduite, de ne pas communiquer avec la plaignante et ses proches, ni approcher de son domicile, de ne pas être en contact avec des adolescents de moins de 16 ans sauf sous la supervision d’un adulte informé des présentes conditions, et ne pas se trouver dans un parc ou lieu public en présence de jeunes de moins de 16 ans à l’exception des courses de VTT ou de motocross.

Les commentaires

De l’avis de l’avocat de l’accusé, la preuve plutôt faible de la poursuite a mené au dénouement du dossier. «C’est la faiblesse de la preuve, a souligné Me Ricard. On a tenu une enquête préliminaire dans la présente dossier, et la preuve était faible. Et cela a conduit à un règlement.»

Par ailleurs, l’avocat fait remarquer que l’engagement signé par Normand Plante en vertu de l’article 810 du Code criminel ne constitue pas un antécédent judiciaire.

«Dans le fond, ce qu’il reconnait, c’est que la jeune fille puisse craindre, dans sa tête, en raison d’événements survenus au karaté. Et la poursuite tenait à des conditions pour la protéger. De toute façon, Monsieur est sous probation, cela ne change rien. Ces conditions, ils les avaient. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil», a expliqué l’avocat pour qui il s’agit d’un excellent règlement. «Mon client est soulagé et pourra reprendre sa vie presque normalement après quatre ans de procédures judiciaires», a-t-il conclu.

Du côté de la poursuite, Me Ann Marie Prince estime qu’il s’agit de la solution qui convient. «Ce n’est pas tant la faiblesse de la preuve, a-t-elle observé, qu’un règlement approprié qui tient compte des craintes raisonnables de la jeune fille à l’effet que d’autres événements puissent survenir. C’est pourquoi on a privilégié un engagement en vertu de l’article 810.1. Il faut savoir aussi que M. Plante est inscrit à perpétuité au registre des délinquants sexuels à la suite d’un dossier antérieur (pour lequel il a été condamné à six mois de prison en août 2013), ce qui fait que la population sera bien protégée.»

Un règlement satisfaisant, donc?, a-t-on demandé à la représentante du ministère public. «Le règlement protège bien la plaignante, a fait valoir Me Prince. Ce qu’il faut comprendre, c’est que M. Plante est astreint, pendant une période de 18 mois à des conditions assez strictes qui protègent,non seulement la plaignante, mais aussi tous les autres individus âgés de moins de 16 ans.»