Le Carré 150, «moi j’adhère», déclare le maire Rayes

VICTORIAVILLE. Il n’a pas accordé d’entrevue. Le maire de Victoriaville Alain Rayes a préféré livrer directement à la population sur le site de la Ville de Victoriaville, par une brève vidéo et un long texte, sa réflexion sur le choix du nom du futur espace culturel de Victoriaville, Le Carré 150.

Il répond ainsi au déferlement de critiques, surtout négatives, qu’a suscité, sur le Web la nouvelle appellation.

Dans le texte qu’il publie sur le site de la Ville (www.vic.to/lecarre150) il dit qu’il adhère à cette désignation.

«Pour moi et pour tout ce que je viens de dire, si ce nom aux échos innovateurs a d’abord pu susciter l’étonnement, cet étonnement a vite été remplacé par l’image de place publique à laquelle je rêve depuis longtemps pour le centre-ville de Victoriaville, une place publique, carrefour d’activités multiples de rassemblement, de socialisation, d’occupation.»

Dans sa vidéo, le maire s’attend à ce que les gens s’exclament tous par un «Wow!» lorsqu’ils entreront dans Le Carré 150, une infrastructure de «grande qualité», attendue depuis près de 40 ans, note-t-il.

Le maire revient sur les critères ayant prévalu au choix du nom, explique les raisons pour lesquelles Diffusion Momentum a choisi de se faire accompagner par une firme professionnelle plutôt que d’organiser une consultation populaire.

M. Rayes a dû lire toutes les critiques indignées puisqu’il écrit : «dans certains cas, un nom que l’on donne se passe facilement d’explication. C’est le cas, par exemple, si sa teneur est conventionnelle. Si le nom est davantage recherché, il peut exiger des explications. Ça n’en fait pas pour autant un mauvais choix. Et ça ne le fait surtout pas si celui-ci se fonde sur des éléments pertinents. Aussi, si toutes les raisons qui fondent le choix de «Le Carré 150» avaient été davantage soulignées, je crois qu’on aurait facilité et favorisé son appropriation auprès du public.»

Le 150 du passé

Le maire remonte le fil du temps en disant que le 150, adresse du cinéma Laurier, évoquera toute l’histoire du spectacle à Victoriaville.

S’il faut souligner la contribution d’un Robert Carrier, écrit-il encore, il ne faudrait pas oublier celle de Paul Gendron, son patron, qui, lui-même, avait acheté le cinéma de Charles A. Magnan, le premier à y présenter des spectacles. Et il ne faudrait pas perdre de vue non plus un personnage comme Uldéric Allaire, le premier à produire des spectacles à Victoriaville à son théâtre Victoria (rue Carignan, là où se trouve le Loblaws), rappelle-t-il. Tous ces éléments historiques, on en tiendra compte à l’intérieur du futur bâtiment.

«Je suis comme tout le monde un chiffre pris isolément ne m’attire pas beaucoup. Mais c’est autre chose pour un chiffre chargé d’histoire. C’est le cas du 150 qui me ramène dans les années 30 et 40 alors que naît à Victoriaville l’organisation de spectacles. Oui, Le 150 a son histoire. Il suffit qu’on la fasse vivre.»

Le carré du futur

Quant au «carré», le maire, cette fois, se projette dans le futur en disant qu’un jour, la Ville finira par s’entendre avec la CIBC pour acheter l’immeuble et transformer le terrain en place publique.

«On parle d’un carré en devenir, formé de l’édifice et de la place publique qui le jouxte, mais qu’on ne voit pas nécessairement du premier coup d’œil à cause de la banque qui s’y trouve actuellement.»

M. Rayes ajoute qu’à l’origine, le projet intégrait l’espace qu’occupe la Banque CIBC. «La chose n’a pas été possible jusqu’à maintenant. Mais le projet reste pertinent et réalisable dans un avenir plus ou moins rapproché.»

L’aspect «fondamental» du projet, note encore M. Rayes, ne tient pas dans le nom, mais dans la «concrétisation de ce rêve qu’on a eu tant de mal à réaliser». Il dit encore que le nom est une chose importante, tout en ajoutant qu’il s’agit d’un geste réversible, voulant signifier par là qu’il est nécessaire de relativiser le tout. «Laissons vivre le nom retenu», conclut-il.