Action Toxicomanie à l’origine d’un important guide

VICTORIAVILLE. Constatant un besoin dans le milieu, l’organisme Action Toxicomanie Bois-Francs a mijoté l’idée d’un livre, d’un guide au sujet de la concomitance entre les troubles du comportement alimentaire et les troubles liés à l’usage de substances. Guide lancé en présence de plusieurs intervenantes et intervenants, lundi matin, à la Place 4213 à Victoriaville.

«Tout a commencé par un besoin identifié dans le milieu, a précisé Julie Berger, directrice générale d’Action Toxicomanie. Nous avons constaté une hausse du nombre de jeunes filles ayant recours à des substances pour perdre du poids.»

Les intervenants observent que la concomitance entre les troubles liés à l’usage de substances (TUS) et les troubles du comportement alimentaire (TCA) est fréquente. Ils la constatent de plus en plus. «Au Québec, a indiqué Julie Berger, on estime à 70% le nombre d’adolescentes préoccupées par leur poids et leur image corporelle et désirant maigrir, et à 3% (30 000) le nombre de femmes de 13 à 30 ans atteintes d’un trouble du comportement alimentaire diagnostiqué.»

La directrice générale d’Action Toxicomanie ajoute qu’en fait, entre 7% et 55% des personnes présentant un trouble du comportement alimentaire ont aussi un trouble lié à l’utilisation de substances. «Voilà pourquoi on a voulu développer ce projet-là», a-t-elle noté.

Action Toxicomanie a su bien s’entourer pour réaliser le guide, faisant appel à l’équipe de la Maison l’Éclaircie de Québec et à celle de La Relance Nicolet-Bécancour.

Après un an de travail, les responsables font un constat : un partenaire manquant pour approfondir l’aspect clinique du document. Ainsi, entre en jeu la directrice du laboratoire LoriCoprs, Johana Monthuy-Blancs qui a assuré la direction clinique liée à la rédaction du guide en y intégrant des sections techniques et pratiques relativement aux interventions.

«La moitié du bouquin renferme des outils techniques pour dépister les troubles et intervenir plus rapidement. Ce guide s’adresse à tous les intervenants en santé. Il est fort bien conçu, facile à utiliser. On le distribuera dans toutes les universités du Québec. On l’intègrera aussi dans certains cours», se réjouit Julie Berger. «Quelle belle aventure!», a-t-elle commenté, tout en soulignant les mots de Robert Pauzé, psychologue et professeur titulaire à l’Université Laval. «Ce guide n’existait pas. Il fallait le concevoir. Cela vient d’être fait d’excellente façon», a-t-elle cité.

Au total, deux ans et demi de travail ont mené à l’accouchement du guide.

Un travail d’équipe

Sans les intervenants du milieu, la réalisation du guide aurait été impossible. «Sans le milieu, on n’aurait pas ces idées très connectées sur les réalités. Les intervenants du milieu sont les mieux placés pour dépister, pour signaler. Ce guide vient de l’identification d’un besoin réel», a indiqué Frédéric Langlois, professeur titulaire et directeur du département de psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Ce dernier a souligné également la valeur scientifique de l’ouvrage. «C’est très satisfaisant, a-t-il dit, au niveau scientifique. Les informations sont à jour. Les outils peuvent être utilisés. Vraiment, le guide est fait pour être utilisé rapidement et facilement. Il représente aussi un bel exemple de complémentarité.»

«Le guide a l’avantage d’arrimer l’expertise de plusieurs personnes», a renchéri Julie Berger, ajoutant que le document permettra une reconnaissance du problème et une intervention plus rapide et de référer, au besoin, les personnes.

Au printemps, par ailleurs, les intervenants du milieu auront droit, a informé Mme Berger, à une formation offerte par L’Éclaircie. «Cette formation constitue un bon complément au guide», a fait valoir la directrice générale d’Action Toxicomanie.

Victo applaudit

Présente au lancement au nom du maire Alain Rayes et du conseil municipal, la conseillère France Auger a salué «le travail exceptionnel» des personnes impliquées.

«Un travail collectif qui a exigé beaucoup de cohésion, a-t-elle mentionné. On reconnaît aussi le travail d’Action Toxicomanie qui joue un rôle essentiel auprès des jeunes. Le guide permettra une intervention plus adaptée à la réalité des jeunes.»