Quand le maire se fait livreur

VICTORIAVILLE. Le maire de Victoriaville, Alain Rayes, a ajouté une nouvelle corde à son arc déjà bien garni en devenant «livreur d’un jour» pour la Popote roulante, un des nombreux services que propose le Carrefour d’entraide bénévole des Bois-Francs.

Le maire Rayes connaît bien des organismes, comme les Cuisines collectives, le Restaurant populaire et l’organisation des Paniers de Noël. Mais, de son propre aveu, il savait bien peu de choses au sujet de la Popote roulante.

Ce n’est plus le cas maintenant. Vendredi, le maire de Victoriaville s’est fait livreur. Conduit par une bénévole, Marielle Houde, et suivi dans ses déplacements par le www.lanouvelle.net, l’élu a livré quatre repas à autant de dames qui font appel à ce service offert à un coût minime.

Avant le début de la tournée qui prendra environ une heure, la directrice générale du Carrefour d’entraide bénévole, Francine Langlois, accompagnée de la responsable des bénévoles et des communications, Cassandra Lussier, ont accueilli le maire Rayes au Centre d’hébergement du Roseau.

L’homme à la tête de Victoriaville y a rencontré, dans les cuisines de l’établissement, des bénévoles assignés à la préparation des repas et supervisés par la responsable de la Popote roulante, Mylène Barlow.

La livraison

Après quelques mots échangés avec les bénévoles, une fois les repas chauds prêts, Alain Rayes prend la route pour visiter, tour à tour, mesdames Thérèse Fillion, Thérèse Henrichon, Gisèle Côté et Cécile Toupin.

À chaque domicile, sourire aux lèvres, le maire de Victoriaville réclame ses becs aux dames, leur expliquant le but de sa visite et de celle du journaliste pour faire connaître davantage la Popote roulante, un service qui existe depuis les débuts du Carrefour d’entraide bénévole en 1977.

«C’est important que la population sache que le service existe pour les personnes qui en ont besoin», fait valoir le maire Rayes.

Mme Fillion, pour sa part, une habituée de la Popote roulante, a confié qu’elle utilisait le service depuis des années.

Mme Henrichon, de son côté, en bénéficie en raison de trois jours par semaine.

Gisèle Côté, pour sa part, qualifie le service de numéro un tout en ayant de bons mots pour les bénévoles. «Je les appelle mes petits rayons de soleil. Ils sont toujours de bonne humeur, souligne-t-elle. Il nous la communique cette bonne humeur. Franchement, félicitations, vous avez de bons bénévoles. Et la portion (du repas) est généreuse.»

Portion généreuse, dit-on, mais aussi de qualité. «C’est bon», reconnaît Cécile Toupin, la dernière dame visitée et qui se demandait si son repas allait arriver pour midi. «C’est la faute du maire, a blagué Alain Rayes. Je ne suis pas habitué, c’est plus lent.»

Un maire heureux

Le maire de Victoriaville a bien apprécié l’expérience vécue. «C’est extraordinaire, confie-t-il. Je connaissais peu ce service. Ça m’a permis de voir le travail accompli par les bénévoles. Il faut souligner ces heures de bénévolat, des gens qui, avec le sourire, vont porter des repas à des personnes à mobilité réduite.»

Le maire Rayes a pu aussi constater l’appréciation des gens face à ce service. «C’est clair, tout le monde est content. Et comme maire, je n’ai qu’un mot à dire : bravo!»

L’expérience l’amène à insister sur l’importance que revêt un tel service. «On prend conscience que des gens ont besoin d’aide à certains moments dans leur vie, dit-il. Si on peut faire notre part, tous ensemble, si on peut être sensibilisés à cela et faire en sorte que les gens connaissent l’existence du service. Il faut informer, des gens seuls ne savent peut-être pas qu’ils peuvent obtenir un coup de pouce. Il faut faire savoir qu’il y a des gens disponibles pour offrir cette aide-là.»

Des rencontres comme celles de vendredi ont de quoi dynamiser le politicien. «Parfois, on connaît des journées moins drôles, moins «jojo» en politique, mais de rencontrer des gens et des bénévoles nous redonne de l’énergie, c’est clair», conclut-il.

La Popote roulante

En opération depuis 37 ans, le service de la Popote roulante, qui dessert le territoire de Victoriaville, regroupe une soixantaine de bénévoles.

Chaque jour de la semaine, entre 10 h 30 et midi, une soixantaine de repas sont servis par jour. Cela représente annuellement entre 22 000 et 23 000 repas. La Popote livre des repas chauds. Mais les utilisateurs peuvent aussi se procurer des repas congelés.

«Du lundi au vendredi, quatre équipes de deux bénévoles assurent chaque jour la livraison des repas. Chaque équipe a son trajet à suivre», explique Francine Langlois, directrice générale du Carrefour d’entraide bénévole, précisant qu’environ 200 personnes profitent du service chaque année.

«La Popote roulante procure un répit aux gens, souligne Mme Langlois. Cela leur fait un repas de moins à préparer.»

Et le service, note-t-elle, représente bien plus qu’un repas. «Pour les bénéficiaires, la présence du bénévole représente une sécurité. Parfois, c’est la seule personne qu’ils verront dans la journée. La visite est peut-être brève, mais elle est de qualité. Nos bénévoles représentent des petits soleils dans la journée de ces personnes.»

Des aînés à domicile constituent la majorité de la clientèle. «La Popote roulante contribue à maintenir les aînés à domicile le plus longtemps possible», fait valoir Francine Langlois, tout en signalant que le service se rend aussi dans les résidences pour aînés. «Parce que pour certains, il n’est pas toujours facile de se rendre à la salle à manger. Et puis, ça leur permet aussi de manger, seul, dans la tranquillité de leur appartement, souligne-t-elle. Ces personnes n’ont pas toujours envie de se retrouver avec les autres.»

Les personnes intéressées à devenir bénévoles pour la Popote roulante n’ont qu’à se manifester au Carrefour d’entraide bénévole situé au 40, rue Alice à Victoriaville. On peut contacter l’organisme au 819 758-4188.