Carnets de Dame Plume : 10 ans à semer le bonheur

VICTORIAVILLE. Tout origine d’un rêve que Ghislaine Boissonneault avait en 2003 : celui de publier son livre. De ce rêve est née une maison d’édition à compte d’auteur, les Carnets de Dame Plume, qui fête cette année son dixième anniversaire.

Installée à Saint-Norbert d’Arthabaska, la maison d’édition peut se targuer, depuis ses débuts, d’avoir publié environ 175 livres, ce qui a permis à presque autant de personnes de réaliser ce rêve de voir son nom sur la couverture d’un livre…

«Quand j’ai voulu publier mon livre, je me suis jetée dans le vide et je le recommande à tout le monde. Ça vaut tellement la peine», explique la fondatrice de la maison d’édition Ghislaine Boissonneault qui, depuis deux ans, gère l’entreprise en compagnie de son conjoint Réal Dubois.

Au fil des ans, les Carnets de Dame Plume se sont étendus un peu partout au Québec, toujours avec le même but : permettre à M et Mme Tout-le-Monde de réaliser le rêve de publier un livre, de laisser une trace. «Parce que pour la majorité des gens qui font affaire avec la maison, le livre est destiné à la famille et aux amis. Il y en a peut-être 20 sur l’ensemble qui rêvaient d’être connus et célèbres…» explique le couple.

Selon eux, les souvenirs se perdent et plusieurs cherchent quelque chose de tangible à laisser derrière.

Leur travail est d’aider ses gens à créer un livre à la hauteur de leurs attentes. D’ailleurs, ils se souviennent de presque tous les gens qui sont passés par eux depuis dix ans. Pour chacun, il y a une histoire derrière le livre, une expérience humaine. «Nous prenons le temps de jaser avec eux et de cerner ce qu’ils souhaitent exactement», ajoutent-ils. Parfois aussi, il leur faut ramener les gens un peu sur terre. «Certains demandent 1000 copies de leur livre. Nous essayons de voir, selon leur réseau, le meilleur nombre à imprimer, quitte à retourner à l’impression», souligne Ghislaine. Grâce à leurs précieux conseils, les auteurs parviennent, la plupart du temps, à faire leur frais grâce à la vente des livres.

Un phénomène récent

La publication à compte d’auteur est un phénomène relativement récent qui, selon Ghislaine, est arrivé avec l’avènement de l’informatique. «Avant les gens devaient nécessairement passer par une maison d’édition. L’informatique permet de faciliter le travail».

L’avantage de publier à compte d’auteur est que celui qui écrit est seul maître à bord. «Cela fait qu’il est fier de son livre et qu’il lui ressemble. Plusieurs n’écriront qu’un seul livre au cours de leur vie alors il sera à leur goût», notent Ghislaine et Réal. Ils ne changent pas le contenu, mais amènent l’auteur à aller plus loin, par lui-même.

Dans toute cette démarche, la maison d’édition à compte d’auteur se veut un facilitateur qui permet de rendre accessible un rêve qui, avec une maison d’édition «traditionnelle», serait probablement inaccessible (beaucoup d’appelés mais peu d’élus).

Et cela n’empêche pas que des auteurs qui passent par les Carnets de Dame Plume, après avoir été publiés à cet endroit, d’aller vers les autres maisons d’édition et tenter leur chance.

Depuis 10 ans, l’expérience a fait son œuvre et on peut voir une belle évolution, notamment en ce qui concerne les couvertures des livres. Ghislaine aime beaucoup travailler cet aspect et donner corps aux textes qui lui sont confiés. Réal de son côté parvient à entrer dans l’univers des auteurs et apporter des améliorations, tout en gardant l’essence du propos.

La maison d’édition à compte d’auteur ne roule pas sur l’or après 10 ans. De toute façon ce n’est pas le but premier. La fierté des gens qui parviennent à réaliser un rêve, leur bonheur devant cet accomplissement représente une bonne partie des bénéfices des Carnets de Dame Plume.

Lex minoutorials

Les Duboissonneault ont huit chats à la maison. Cela a inspiré à Ghislaine l’écriture de «minoutorials», qu’elle envoie chaque semaine à une liste de gens. Grâce à ces petits mots d’esprit écrits par la griffe d’un chat (Pooky the Queen), elle relate certains événements de la vie quotidienne. Des petits mots amusants venant de ce chat qui zézaie et parle anglais. «Le but est de faire sourire les gens et, il faut l’avouer, j’ai beaucoup de plaisir à écrire ça», souligne Ghislaine qui est bien heureuse d’avoir trouvé ce moyen de satisfaire son besoin d’écrire. Jusqu’à maintenant, 77 personnes reçoivent les «minoutorials». Ceux qui voudraient faire partie du groupe n’ont qu’à envoyer une demande à minoutorial@videotron.ca.