Cessons d’avoir peur du ministre Barette

La Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec/Mauricie (TROC-CQM) déplore le projet de mise sous tutelle des régions par le ministre de la Santé et des Services sociaux M. Gaétan Barrette. De plus, la réforme du ministre de la Santé risque fort de rendre encore plus difficile les conditions de vie des gens les plus vulnérables de notre société qui comptent quotidiennement sur les organismes communautaires.

La réforme Barrette dévoile le vrai visage du ministre et du gouvernement libéral : le gouvernement ne fait plus confiance au réseau public de la santé. De surcroît, il démontre sa volonté de tout centraliser à Québec. Les régions seront sous tutelle. Les besoins spécifiques régionaux ne seront plus pris en compte.

Avec le projet de loi 10, le ministre aura le pouvoir de nommer les membres des conseils d’administration de la nouvelle entité nommée Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS). Il pourra désormais imposer une action, démettre les présidents-directeurs généraux, intervenir dans les décisions des conseils d’administration, etc. Selon M. Renaud Beaudry, coordonnateur de la TROC-CQM, «Sa majesté Barrette 1er se dote d’un pourvoir absolu, c’est très inquiétant!»

«Ce n’est certes pas une bonne nouvelle pour les organisations communautaires œuvrant en santé et services sociaux», se désole M. Beaudry. Après 22 ans de régionalisation, les organismes communautaires ont réussi à mieux faire reconnaître et respecter leur apport à la santé et au bien-être de la population par le réseau public local et régional. Maintenant, tous ces efforts risquent d’être annulés. «Les organismes communautaires sont en première ligne. Ils allègent le travail du réseau public. Le système de santé a-t-il les moyens et les capacités de s’en priver?», s’interroge M. Beaudry. Soulignons que 85% des organismes entretiennent des liens étroits avec des établissements publics.

«En ce moment, un peu tout le monde a peur du projet du ministre et du ministre lui-même. Au sein du réseau public, c’est la loi du silence de peur de perdre son poste avec la grande réorganisation que prévoit le projet de loi 10. Du côté du communautaire, des groupes et des regroupements semblent vouloir se contenter de protester contre le projet de réforme. À la TROC-CQM, nous considérons qu’il doit y avoir un dialogue avec le ministère et le ministre pour s’assurer que l’action communautaire soit mieux comprise et pris en compte dans les changements qui vont survenir. La TROC-CQM entend participer aux consultations parlementaires sur le projet de loi 10 et proposer des améliorations», conclut M. Beaudry.