Agression fatale au Chêne? Le «lien est gratuit»

VICTORIAVILLE. Est-ce que le décès d’une octogénaire résidant au centre d’hébergement Le Chêne à Victoriaville le 3 août dernier est lié aux blessures qui lui ont été infligées à la suite de l’agression d’une autre résidente? Pour l’heure, «le lien est gratuit», répond Claude Charland, directeur général du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) d’Arthabaska-et-de-L’Érable.

À TVA Nouvelles mardi, Berthe Houde a confié qu’elle croyait que sa sœur Jeannine, résidente du Chêne à Victoriaville, est morte des suites de l’agression dont elle aurait été victime une semaine plus tôt.

Dans le reportage d’Anne Préfontaine, Mme Houde raconte que sa sœur, atteinte d’Alzheimer, a été agressée par une autre résidente qui l’avait confondue avec sa mère avec qui elle avait des conflits. La victime aurait été poussée par l’autre et aurait chuté, signale le directeur général. Berthe Houde a parlé du «martyre» qu’a souffert sa sœur, dont le visage et le côté droit étaient couverts d’ecchymoses et dont le bras était cassé.

Ce reportage a remis sur la place publique les revendications maintes fois répétées de la CSN concernant des mesures à apporter pour prévenir et contrer le trop grand nombre de cas d’agression et de violence dans les unités prothétiques de la résidence du Chêne.

S’il ne commente pas le décès récent de l’octogénaire, Claude Charland soutient que le CSSS a réagi en ajoutant des préposés de nuit, en multipliant les formations. Il ajoute qu’on s’apprête à apporter des changements physiques aux lieux afin de faire disparaître le plus possible ces recoins où un membre du personnel ou un bénéficiaire pourrait se retrouver coincé, à la merci d’un résident agressif.

À l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées où, dans le reportage diffusé cette semaine, on laissait entendre qu’on mêlait des clientèles agressives avec des gens très vulnérables, M. Charland rétorque qu’ici, on fait exactement le contraire. «On trouve généralement un, deux ou trois cas de ces résidents au comportement imprévisible qu’un seul visage à la télé pourrait faire réagir. On met ces gens ensemble afin d’éviter qu’ils fassent du trouble partout. On ne pourrait pas les isoler et il est impossible d’éviter tout contact.»

Le cas de Jeannine Houde fera l’objet d’une enquête du coroner. «Comme c’est le cas pour toute mort inattendue», précise Claude Charland. C’est le coroner qui déterminera si, oui ou non, le décès de Mme Houde est consécutif à l’altercation dont elle a été victime. L’enquête pourrait prendre un an.