Un papillon… pour une trop brève vie

VICTORIAVILLE. L’annuelle… et rituelle envolée de papillons à la mémoire des petits «anges» aura lieu à compter de 13 h 30, le samedi 18 octobre, dans la cour de la Maison des familles sise au 86, rue Saint-Paul à Victoriaville. «La fête des anges est un rituel provincial», rappelle Amélie Voyer, intervenante à Parents-ressources des Bois-Francs, responsable du volet deuil périnatal, animatrice du groupe de soutien Toi mon ange.

Depuis neuf ans, Parents-ressources organise cette activité réunissant les proches de parents ayant dû faire le deuil d’un enfant mort-né ou décédé avant son deuxième anniversaire.

Il faudra voir autour de quel objet symbolique on organisera l’activité, la Maison des familles s’étant fait voler sa fontaine commémorative… les malfaiteurs ayant «travaillé» de nuit à l’extirper de son socle.

L’an dernier, alors qu’on venait de troquer ballons contre papillons, une centaine de personnes ont participé à l’envolée ravivant le souvenir de 37 anges partis trop tôt.

Tant par ce rituel que par le groupe d’entraide, les parents s’«autorisent» à penser à ce petit être qui a réellement existé, explique Mme Voyer.

«Pour les parents et les amis, c’est une façon de rendre hommage à la courte vie d’un petit être, de s’autoriser à prendre un temps d’arrêt, à le faire vivre et à sentir le support des proches», explique l’intervenante.

Julie Perron abonde dans le même sens, extrêmement reconnaissante de ce support qu’elle reçoit lors des mensuelles réunions du groupe de soutien auxquelles elle participe.

En octobre 2013, la jeune femme de 39 ans a dû renoncer à ce premier enfant qu’elle et son conjoint avaient tant désiré. Le 21 octobre, elle encaissait le choc des résultats de l’amniocentèse révélant la trisomie de son petit garçon à naître. Trois jours plus tard, il a fallu une journée entière de travail… et de tristesse pour laisser aller son minuscule Tayrick, à 19 semaines de grossesse. Il était mort-né… Elle et sa belle-mère ont pu le bercer, emmailloté, durant de longues heures.

Julie en garde des souvenirs précieux… et d’autant plus précis qu’elle détient des photographies de son «petit homme». Le groupe d’entraide lui apporte beaucoup, dit-elle, lui fait du bien, lui permet d’avancer, parce que c’est ce qu’il faut faire dans la vie.

«La perte d’un bébé, c’est une cicatrice à vie, une épreuve qu’on ne peut nier. Il faut avoir le courage d’en parler et d’aller chercher du support. Tayrick fait partie de ma vie.»

Elle poursuit en disant que parmi le groupe, les parents ont toute une histoire à raconter, des histoires différentes, certaines datant de plusieurs années. Mais toutes se résument à la perte d’un bébé.

Amélie Voyer dit que par le groupe d’entraide, les parents travaillent à donner un sens à cette épreuve, apprennent à faire le deuil. Un deuil pas «banal», parce que l’ange a laissé bien peu de traces de son passage.

Les rencontres du groupe ont toujours lieu le troisième mercredi du mois, à la Maison des familles, entre 19 et 21 h 30. «Il y a des parents qui viennent pendant un an, même deux. L’objectif n’est pas de s’abonner à vie ou de se complaire dans la peine.»

Avec Claire Simoneau, Amélie Voyer offre aussi un atelier créatif et d’accompagnement pour les enfants endeuillés, ces enfants ayant perdu un proche. Deux de ces ateliers s’annoncent pour le 15 novembre et pour le 14 mars.

Pour réserver sa place à l’envolée de papillons (des grandes dames, cette année), il faut appeler à Parents-ressources avant le 10 octobre au 819 758-4041. C’est Isabelle Allaire qui, cette année, livrera publiquement son témoignage.