«Victoriaville a tout ce qu’il faut…»

VICTORIAVILLE. Ils n’étaient ici que depuis une toute petite semaine que déjà les neuf Béninois du programme Jeunesse Canada Monde n’avaient, à peu près, que des observations flatteuses et curieuses à l’égard de Victoriaville, leur communauté hôtesse, et à l’égard des gens qui l’habitent.

Une des membres du groupe africain, Kadi Olukemi, soutient que Victoriaville a tout ce qu’il faut pour répondre parfaitement aux objectifs des participants au programme Jeunesse Canada Monde.

Par leurs activités dans la collectivité, ils développent leurs capacités, leurs compétences, leur leadership, leurs habiletés en communication et leur esprit d’équipe. Ils apprennent à devenir des «citoyens du monde engagés», précise la jeune femme.

Aristide Mama, le deuxième superviseur du groupe, rappelle qu’au-delà des échanges interculturels, leur séjour – trois mois au Canada, trois mois au Bénin –les informe et les sensibilise à l’environnement, la santé, l’égalité des sexes, la gouvernance, l’action communautaire.

Il ajoute que d’offrir ce programme nécessite la participation de la communauté, en commençant par les familles qui offrent gîte et couvert aux jeunes. Les participants, en retour, réalisent des activités au bénéfice de la population de Victoriaville.

En effet, jusqu’au 27 novembre, on verra des jeunes œuvrer, bénévolement, dans diverses organisations. En horticulture à la Ville de Victoriaville, au cégep de Victoriaville, au Support, au Festival de la paix, aux Jardins communautaires, au projet Un arbre, une vie, chez Solidarité Nord-Sud, à l’Association des locataires, au Centre Emmaüs, à l’École communautaire L’eau vive.

«La majorité des jeunes dans le monde devraient participer à un tel programme qui nous permet de nous dépasser, de nous faire connaître de nouvelles personnes, ce qui nous sera bénéfique dans le futur», soutient Jeff Taboureau, de Québec. Il estime que, contrairement à sa ville, Victoriaville est «chaleureuse».

Le béninois Kadiri Radji renchérit en disant que l’accueil, la convivialité des gens de Victoriaville démentent le mythe européen entretenu chez lui. «On nous parle de la culture individualiste, du chacun-pour-soi. Ce n’est pas ce que je vois ici.» Il a déjà rencontré, à l’occasion d’un BBQ, les enfants de la mamie et du papi qui l’hébergent. «C’est comme si j’étais au Bénin!»

«Et on mange bien!», s’exclame Emmanuel Iko-Afe qui s’est vite acclimaté à ce qu’on lui servait, contrairement à Corine Tchehouali qui se demande pourquoi Victoriaville n’abrite pas un resto béninois.

Les arbres, le gazon, le vert de Victoriaville et la façon dont elle s’organise fascinent Faiçal Seidou, alors qu’Elke Akpla voudrait mieux connaître le système de gestion des déchets. On aime aussi voir que plusieurs familles mangent «frais» cultivant un potager dans leur cour.

Aurore Akplogan se passionne pour l’architecture des maisons et l’utilisation du bois et a découvert les beautés du réservoir Beaudet. Wilfried Dossou-Yovo découvre la circulation routière, apprécie qu’à certaines intersections, priorité de passage lui soit offerte à lui piéton.

On sent bien que Rory Allen, originaire de Calgary, voudrait prendre la parole, lui qui doit relever le défi de la langue, comme il dit.

Du côté des jeunes Canadiens, il reste une place disponible pour le stage béninois et il y en a aussi pour le groupe qui se rendra en Tanzanie.

Aucun des Canadiens et des Béninois ne craint la portion du stage qui les mènera au Bénin après novembre en raison de l’épidémie de fièvre Ebola sévissant dans certains pays d’Afrique. «On a plutôt hâte d’aller au Bnin», disent les jeunes Canadiens.