Le pont Garand sera démoli et pas reconstruit, assure le ministère

VICTORIAVILLE. Il y a longtemps que le ministère des Transports a décidé du sort du pont Garand enjambant la Bulstrode dans le voisinage du réservoir Beaudet. Il sera démoli et pas reconstruit, nous a-t-on confirmé.

Une lettre annonçant cette décision a été envoyée à la Ville de Victoriaville en décembre dernier, spécifie Jean Lamarche, conseiller en communication à la direction régionale du ministère des Transports.

Le maire de Victoriaville confirme l’existence de cette missive qui n’a fait l’objet d’aucune mention en séance de conseil municipal.

«Ce n’était pas, en soi, une lettre publique», soutient M. Rayes, ajoutant que la Ville n’y avait pas vu un avis «final ou fatal» sur le sort du pont, d’autant qu’elle n’était pas satisfaite du contenu de la lettre. «On avait l’impression que le ministère laissait la porte entrouverte… on s’attendait à autre chose.»

Or, au ministère, M. Lamarche affirme clairement qu’après analyses, il a été décidé que le pont Garand condamné à la circulation depuis février 2011 en raison de sa vétusté devait être démoli. Et que sa reconstruction ne faisait pas partie des priorités du ministère. «Le ministère ayant, par ailleurs, des capacités financières réduites.»

Jean Lamarche fait également remarquer que dans le secteur, le ministère entretient un autre pont enjambant la Bulstrode et qu’à quelques dizaines de mètres, la Ville de Victoriaville a aménagé un sentier bouclant tout le réservoir Beaudet.

On ne sait pas encore quand le ministère procédera à la démolition de l’ouvrage en béton à poutres en acier à deux travées construit en 1933. «On a démontré à la Ville de Victoriaville notre ouverture à construire des aménagements aux abords de la rivière», note encore le porte-parole du ministère.

La démolition du vieux pont ne se fera peut-être pas cette année. Ce chantier, sous la responsabilité du ministère, doit être effectué à un certain moment de l’année. M. Lamarche ajoute qu’avant de le démolir, on s’assura qu’il ne sert pas de lien à d’autres services.

Un dossier pas fermé

Aux yeux de la Ville et, contre toute attente, le dossier demeure ouvert.

À l’instar du maire, le directeur général, Martin Lessard, estime que par sa forme et son ton la lettre envoyée le 9 décembre par l’ingénieur Carl Bélanger, directeur régional de Transports Québec, n’avait pas été perçue comme une décision sans appel. «La Ville avait déjà manifesté qu’elle ne voulait pas perdre ce lien routier. Il y avait dans la lettre une certaine ambiguïté qui ne s’est pas dissipée lorsqu’on s’est rencontrés le 22 janvier. Oui, M. Bélanger nous a laissé entendre que le pont ne serait pas reconstruit, mais depuis, nous n’avons jamais reçu de lettre officielle nous présentant le plan de démolition. Nous n’avons pas eu non plus de proposition pour des aménagements», soutient M. Lessard.

Le directeur général ajoute que depuis ce temps, le dossier est en quelque sorte tombé sur la glace.

Il poursuit en disant que la Ville doit «négocier» chaque dossier à la pièce avec le ministère des Transports et que, dans ce secteur du réservoir Beaudet, elle a obtenu les travaux actuellement en cours à l’intersection de la Grande-Ligne et des Éboulis et qu’elle espère des feux de circulation au coin Garand-Grande-Ligne.

M. Lessard persiste à déplorer la perte du pont Garand et que tant qu’il n’est pas disparu du décor, le dossier n’est pas complètement fermé. Il avance même que Transports Québec pourrait revenir sur sa décision, estimant que «la balle est dans son camp».

Le maire Rayes est on ne peut plus clair. Si le ministère démolit son ouvrage, pas question que la Ville prenne à sa charge la construction d’un nouveau lien routier. «En termes de coûts, les frais de réalisation et d’entretien d’un pont sont beaucoup plus élevés que pour une passerelle», renchérit Martin Lessard.