Lutte à la marijuana : la SQ lance Cisaille 2.0

VICTORIAVILLE. Ce programme Cisaille de lutte à la production et au trafic de cannabis n’a rien de nouveau. La Sûreté du Québec l’a lancé en 1999. Mais avec Cisaille 2.0, la SQ travaille à l’actualiser, informe les citoyens qu’il se déroule toute l’année tout en insistant sur l’importance des informations que la population peut transmettre aux policiers.

«Plusieurs avaient l’impression que le programme ne visait que la période estivale et les cultures extérieures. Cisaille, c’est durant toute l’année et le programme touche tant les cultures extérieures de cannabis que les productions intérieures», a fait savoir le lieutenant Cédrick Brunelle, directeur par intérim du poste de la Sûreté du Québec de la MRC d’Arthabaska.

Le lieutenant Brunelle a fait une présentation du programme, mardi après-midi, aux membres du Comité de la sécurité publique (CSP) de la MRC d’Arthabaska, précisant du même coup que la SQ avait produit un nouveau dépliant qu’elle diffusera bientôt.

Un document qui informe les citoyens de plusieurs indices pouvant révéler la présence, dans une résidence ou un bâtiment, d’une installation intérieure de culture de cannabis.

«Certaines choses sont faciles à observer, note Cédrick Brunelle. Par exemple, de la condensation dans les fenêtres ou encore des fenêtres barricadées, ou bien l’absence de neige sur un toit de grange alors qu’il devrait y en avoir».

La SQ constate que les mariculteurs développent de plus en plus des cultures intérieures. «Nous voulons intervenir à ce chapitre durant toute l’année. Et nous voulons, non seulement, éradiquer la marijuana, mais procéder à l’arrestation des individus qui la produisent», a précisé le lieutenant Brunelle.

«On tient donc, a-t-il ajouté, à sensibiliser les citoyens. Oui, les policiers ont des yeux, mais les citoyens également observent des choses. On invite les gens à nous fournir de l’information. On s’assure qu’elle demeurera confidentielle.»

Le directeur par intérim de la SQ du poste de la MRC d’Arthabaska insiste sur l’importance de dénoncer ce genre d’activité illicite. «Il ne faut pas hésiter à nous signaler ces trucs. Il y a des effets au niveau de la consommation, le taux de concentration du THC dans la plante est de plus en plus élevé, a fait remarquer le directeur Brunelle. De plus, la dépendance devient plus forte, sans compter les risques d’incendie ou d’explosion que peut représenter la production de cannabis. Nous devons combattre ce phénomène loin d’être banal. Et quand les citoyens nous communiquent des informations, cela est très bénéfique pour nous.»

En 2013-2014, les policiers de la SQ, dans la MRC d’Arthabaska, ont saisi 7510 plants de cannabis, 60 kg de cannabis en vrac, 191 000 $ en argent et en biens en plus de procéder à près d’une trentaine d’arrestations.

À titre comparatif, les saisies, en 2010-2011, s’élevaient à 15 731 plants et 84 kg. Cette année-là, 29 individus avaient été épinglés.

Différents moyens s’offrent aux citoyens pour fournir de l’information aux policiers. On peut contacter la Centrale de l’information criminelle au 1 800 659-4264 où un policier répond en tout temps.

L’information peut également être transmise par courriel au cic@surete.qc.ca. «La population peut aussi téléphoner au poste (819 752-4545) et joindre l’un des deux agents responsables du programme Cisaille», a indiqué le directeur Brunelle.

Signes pouvant révéler la présence d’une production de cannabis dans une résidence

-La résidence semblent inhabitée, mais des gens y viennent régulièrement;

-Le comportement inhabituel des visiteurs : visites fréquentes et de courte durée;

-Des véhicules inconnus font des allées et venues;

-Transport de matériel dans des sacs à ordures, sacs de hockey ou boîtes de carton;

-Bourdonnement des équipements électriques entendu de l’extérieur à tout moment du jour et de la nuit;

-Le climatiseur fonctionne de façon constante, même par temps froid;

-Éclairage plus brillant que l’éclairage résidentiel ordinaire;

-Lumières allumées même en l’absence des personnes;

-Odeur perceptible pouvant ressembler à celle d’une mouffette;

-Pancarte «Attention au chien» installée pour décourager les intrus;

-Le compteur ou le mât électrique semblent avoir été modifiés.

-Et la présence de peu d’ordures ou de déchets inhabituels, comme des contenants d’engrais, du câblage et des tuyaux en PVC).