Des travaux de 1 million $ pour l’eau potable de 15 maisons?

PLESSISVILLE. L’ex-candidat à la mairie de Saint-Ferdinand, Yves Charlebois, s’insurge que la facture totale pourrait grimper jusqu’à 1 million $ pour fournir de l’eau potable à une quinzaine de résidences de l’ex-municipalité de Vianney.

«J’estime qu’on aurait pu régler tout ce dossier pour environ 150 000 $ et qu’on aurait également pu bénéficier d’une subvention du ministère des Affaires municipales pour 50%», a-t-il fait savoir lorsque rejoint au téléphone.

M. Charlebois souhaite une intervention du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire avant l’adoption du règlement que la Municipalité se prépare à adopter en septembre prochain pour la réalisation de travaux cet automne. Il a d’ailleurs fait parvenir une missive en ce sens au Ministère.

«Pour une dépense d’un million de dollars et plus, je me serais attendu à un minimum de transparence de la part de la Municipalité. Après tout, un million, ce n’est pas rien, c’est juste un peu moins que le tiers du budget de la Municipalité.»

Ça fait déjà plus de quatre ans que ces résidences sont sans eau potable en raison d’un problème avec un puits. «Au lieu de faire creuser des puits individuels pour chaque résidence, comme le recommandait à l’époque l’inspecteur municipal, la Municipalité y est allée avec plusieurs études d’ingénieurs», laisse entendre M. Charlevoix dans sa lettre.

«Le maire a mentionné que 200 000 $ ont déjà été engagés en études, qu’une première phase des travaux à réaliser coûterait 400 000 $ et qu’une autre phase serait réalisée l’an prochain à un coût inconnu», indique M. Charlebois tout en ajoutant que pour financer les travaux de cette année, la Municipalité comptait puiser dans les retours de la taxe sur l’essence. «Même si elle est dans son droit de l’utiliser, cette taxe doit servir à l’ensemble des citoyens et non pas pour privilégier des travaux d’aqueduc pour un groupe restreint de citoyens, car c’est une question d’équité. Quelqu’un qui se construit une maison dans un secteur desservi par l’aqueduc municipal ne bénéficie pas de la taxe sur l’essence pour payer son branchement.»

M. Charlebois souligne de plus qu’un mandat sans appel d’offres a été octroyé à SNC-Lavalin pour ces travaux. «Depuis le début, de nombreux contrats, toujours sans appel d’offres, ont été donnés à des firmes d’ingénieurs et la facture totale frise les 200 000 $ jusqu’à maintenant et c’est loin d’être la fin», poursuit-il.

M. Charlebois ajoute que la Municipalité a acheté, l’an dernier, un terrain de 12 acres dans ce secteur pour creuser un puits. «Le montant payé est de 80 000 $, montant nettement au-dessus de la valeur réelle pour ce terrain qui était la propriété de la Fabrique. La Municipalité aurait pu tout simplement obtenir une servitude pour le puits au lieu d’acheter 12 acres de terrain.»

«Certaines de ces résidences sont présentement à vendre pour moins de 80 000 $. Les citoyens concernés ne savent toujours pas de façon claire le montant qu’ils auront à payer à la fin des travaux», de conclure M. Charlebois.

Réaction du maire Croteau

De son côté, le maire de la Municipalité de Saint-Ferdinand, Rosaire Croteau, n’a pas lu la missive de M. Charlebois et n’avait pas le goût de la lire et encore moins de la commenter.

Il a cependant confirmé qu’une première phase des travaux aura lieu cet automne (les soumissions sortiront le 4 septembre) grâce aux retours de la taxe d’essence. «C’est de l’argent qui n’a pas été utilisé en 2013 et qui a été reporté en 2014 et que nous perdrons si on ne la dépense pas cette année», d’expliquer M. Croteau ajoutant que la deuxième phase nécessaire au projet pourrait aussi avoir lieu cette année s’il restait de l’argent de la taxe d’essence.

«Je m’attends à ce qu’il en coûte moins de 1 million $. Mais, ce n’est pas la faute des élus si ça coûte aussi cher. Ce sont les exigences au niveau environnemental», a-t-il fait valoir rappelant que ce dossier a débuté bien avant son entrée en fonction en novembre dernier.