Un dernier hommage à Raymond Gravel

La cathédrale de Joliette était pleine, de la grande salle au jubé. Certains étaient cordés devant la porte d’entrée. D’autres suivaient la cérémonie de l’extérieur, sur grand écran. Ils étaient environ 1 300 rassemblés, le 15 août, pour rendre un dernier hommage au prêtre, à l’homme politique ou simplement à l’homme.

L’abbé Raymond Gravel avait tout planifié. Il avait lui-même choisi la musique et les personnes qui devaient témoigner pour lui dire au revoir. Telle était sa dernière volonté.

«Raymond, je t’ai confié mes joies, mes peines. Tu sais que je déteste parler devant les gens. Peux-tu m’expliquer pourquoi je me retrouve à faire un discours aujourd’hui? Pourquoi as-tu mis ça dans tes dernières volontés? Je suis sûr que tu regardes ça et que tu ris en ce moment!», lancera son ami Jean-Pierre Boudreau. Et l’assistance de réagir dans un éclat de rire.

Car des moments drôles, il y en a eus durant la cérémonie. Plusieurs même. Ils ont été une dizaine à parler, chacun avec une touche d’humour dans son discours. Car leur ami n’aurait certainement pas souhaité voir une salle remplie de gens en larmes en cet instant.

Rassemblement politique

Plusieurs personnalités politiques se sont déplacées pour souligner le départ de leur confrère. Le maire de Montréal, Denis Coderre, était présent, ainsi que plusieurs députés provinciaux tels que Véronique Hivon, Françoise David et André Villeneuve. Certains de ses anciens collègues du Bloc québécois étaient également rassemblés, dont l’ancien chef Gilles Duceppe qui lui a adressé quelques mots.

«Il était découragé devant les injustices, mais jamais il ne perdait espoir. […] On a perdu un ami, Yolande et moi, et c’est ainsi que je me souviens de Raymond Gravel», témoignera-t-il.

Reconnu pour ses idées progressistes, l’abbé Gravel n’a laissé personne indifférent. Et comme du temps où il vivait, il aura réussi à émouvoir et à faire sourire ses proches et tous ceux qu’il a marqués à sa manière une dernière fois.