L’essoufflement des bénévoles a eu raison des corporations de quartier

VICTORIAVILLE. La gestion des activités estivales des parcs étant de plus en plus lourde, les bénévoles des corporations de quartier ont fini par s’essouffler. Tant et tant que la Ville de Victoriaville a, cet été, rapatrié la gestion des activités d’animation, explique Christine Saint-Pierre, directrice du service du loisir, de la culture et de la vie communautaire à Victoriaville.

Les corporations de quartier existent depuis une bonne vingtaine d’années à Victoriaville. Elles se composaient exclusivement de bénévoles, devant gérer l’animation, mais aussi le budget et le personnel étudiant travaillant auprès des enfants.

Les responsabilités se sont accentuées au fil du temps, la dizaine de parcs, petits et gros, accueillant 1 200 enfants et la programmation d’activités et de sorties s’est enrichie, formalisée même. «Jadis, les enfants entraient et sortaient des parcs au moment où ils le choisissaient. Ce n’est plus ainsi aujourd’hui», dit Mme Saint-Pierre. On pourrait presque comparer les parcs à des services de garde.

«Les corporations étaient devenues comme des PPE (petites, petites entreprises). Au total, elles avaient à gérer entre 95 et 100 employés.»

Outre l’essoufflement des bénévoles, Mme Saint-Pierre évoque aussi des problèmes d’iniquités entre les parcs, les plus grands, dotés de plus gros budgets, pouvaient offrir un plus large éventail d’activités. «On en était au point que les parents choisissaient d’envoyer leurs enfants dans les plus grands parcs… délaissant celui de leur voisinage. En rapatriant la gestion des parcs au service du loisir, on uniformise les services et on fait en sorte que l’enfant puisse fréquenter le parc de son quartier.»

La directrice ajoute que les corporations n’auraient pu offrir le service d’inscription en ligne aux parents, ce que le service du loisir peut faire. Elle dit que plus de la moitié des parents (700 inscriptions) ont inscrit leurs enfants par le Net… et que la Ville elle-même devra améliorer ce service qui a connu quelques difficultés pour sa première année d’existence.

Le rapatriement de la gestion au sein de la Ville a également facilité le recrutement et l’encadrement de la centaine d’étudiants animant les activités dans les parcs de la Ville, note encore Mme Saint-Pierre.

Même si les corporations de quartier seront dissoutes, la directrice affirme que la Ville de Victoriaville souhaiterait conserver la contribution bénévole à la vie de quartier. Il faudra réfléchir, dit-elle, à la place du bénévolat dans les parcs municipaux. Peut-être que soulagés des tâches inhérentes à la gestion, les citoyens trouveront d’autres façons de s’engager bénévolement dans les aires municipales, croit-elle, souffler des idées d’activités, contribuer à l’organisation de fêtes, etc.

La «restructuration des services», comme elle l’appelle, ne coûtera pas plus cher à la Ville, assure Mme Saint-Pierre. Un poste de superviseur du service dans les parcs a été créé, confié à François Gosselin. «Auparavant, il y avait trois postes à temps partiel, un pour les parcs, un pour les piscines, un pour les patinoires. Le nouveau coordonnateur combine les trois fonctions.»

La directrice poursuit en disant que le rapatriement des services a aussi permis à la Ville de réaliser certaines économies d’échelle. L’uniformisation des activités d’un parc à l’autre fait en sorte que lorsqu’il y a sortie, il n’y a plus d’autobus à moitié plein partant d’un petit parc.

Christine Saint-Pierre signale que pour les sorties, on a mis, cet été, l’accent sur des attraits de Victoriaville et de la région, souhaitant tout à la fois faire la promotion des sites locaux que de rendre les activités accessibles à tous les portefeuilles.