La grande famille des Tigres ébranlée

HOCKEY. C’est un président visiblement secoué qui a décroché la ligne, mardi en fin d’après-midi, pour répondre aux questions du www.lanouvelle.net. Il venait tout juste d’annoncer aux joueurs et membres du personnel des Tigres, via une téléconférence, que le directeur général Daniel Fréchette avait pris la décision crève-cœur de remettre sa démission.

L’homme de hockey de 42 ans, devant la récidive d’un cancer diagnostiqué il y a un an, n’a eu d’autre choix que de quitter ses fonctions. «Dans le monde du hockey, je sais qu’il faut éviter de devenir des amis, mais Daniel en est devenu un. On ne se voit pas souvent en dehors de nos fonctions, mais nous entretenons une excellente relation. C’est tout un choc», a commenté Johnny Izzi.

Ni le président, ni Fréchette ne s’attendaient à une telle tournure des événements. On croyait la maladie étant chose du passé. À preuve, on avait prolongé le contrat du directeur général tout juste avant le début des éliminatoires.

«Daniel m’a avisé jeudi matin de la situation. Honnêtement, je n’ai pas eu le temps de réfléchir au plan de match. Ce genre de nouvelles ébranle. Personne ne l’avait vu venir», a-t-il fait savoir.

Ce dernier assurera l’intérim et coordonnera le processus d’embauche d’un nouveau directeur général. «Je suis au courant du processus d’embauche du nouvel entraîneur. Je prendrai en charge le dossier. Daniel sera mon conseiller, s’il est en forme», a-t-il dit.

Johnny Izzi le reconnaît. Il n’est pas chaud à l’idée d’embaucher un homme de hockey qui campera la double fonction de directeur général et d’entraîneur-chef. «Comme j’ai déjà dit, j’ai toujours préféré la formule deux postes, deux têtes. Il reste qu’on ne ferme pas de porte», a-t-il partagé.

Le président assure que Fréchette aura toujours sa place au sein de l’organisation. «Lorsqu’il sera de retour sur ses pieds à 100%, je lui ai fait la promesse qu’on lui trouverait quelque chose. Daniel est un Tigre dans l’âme. Il a l’équipe à cœur. Il aura toujours une place parmi nous», a-t-il poursuivi.

La grande famille des Tigres est ébranlée et pour cause. Il s’agit, sans l’ombre d’un doute, du mandat d’un président le plus mouvementé de l’histoire de l’organisation. Après le départ de Jérôme Mésonéro pour l’Avalanche du Colorado, on a rapatrié Yanick Jean, congédié par les Félins quelques mois plus tôt, à titre de directeur général. Jean a déserté l’équipe peu de temps après pour se joindre aux Saguenéens de Chicoutimi.

Daniel Fréchette a été nommé directeur général. Celui-ci a cependant appris qu’il était atteint d’un cancer peu de temps après. Après une opération en octobre dernier, voilà qu’à peine six mois plus tard, la maladie frappe de nouveau, trois semaines seulement après avoir congédié l’entraîneur-chef Bruce Richardson.

«C’est une présidence de merde jusqu’ici, il n’y a pas d’autres mots pour la décrire. La vie continue, toutefois. J’ai dit à Daniel qu’il pouvait se concentrer sur sa famille et sa santé la tête tranquille, que je lui trouverai quelqu’un qui a de l’allure», a-t-il poursuivi.

D’ailleurs, malgré le défi qui se dresse devant le président, ce dernier n’est pas moins ambitieux en vue des deux prochaines saisons. «Lors de la conférence téléphonique, j’ai dit à tout le monde que le plus beau des cadeaux qu’on pourrait faire à Daniel, ce serait d’aller lui chercher une bague», a-t-il lancé.

M. Izzi entreprendra rapidement les discussions avec les hommes de hockey susceptibles de devenir directeur général de l’équipe. D’ici là, il assumera l’intérim.