Éric Bernier a tourné la page

VICTORIAVILLE. Il y a plus ou moins un an, Éric Bernier quittait la présidence des Tigres de Victoriaville, poste qu’il a occupé durant près d’une dizaine d’années. Il s’est investi corps et âme lors de son règne. De son propre aveu, le rendement de l’équipe finissait par jouer sur son humeur. «J’avais ça dans les tripes. La dernière année, j’étais devenu soupe au lait. Je prenais tout personnel. J’étais trop émotif», a-t-il reconnu. Depuis son départ de la présidence, il suit les activités de la formation avec détachement.

Il a assisté à moins de dix rencontres des Tigres au cours de la dernière saison régulière et il a pris place dans sa loge lors d’un des deux matchs présentés en séries à l’Amphithéâtre Gilbert-Perreault. Il a confié qu’il entre désormais dans le domicile des félins avec un sentiment fort différent. Dans les dernières années, c’était, ni plus ni moins, sa deuxième maison.

«J’apprécie davantage le spectacle, les bons coups des deux équipes. Je n’ai plus le stress qui me rongeait dans les dernières saisons», a-t-il souligné.

Et il ne regrette pas d’avoir passé le flambeau à Johnny Izzi, bien au contraire. Il a confié qu’il était prêt à quitter depuis deux ans. Il a répété que la présidence des Tigres s’avère un bénévolat excessivement exigeant et, pour cette raison entre autres, il suggère que le mandat de président dure, au maximum, cinq ans.

Il était prêt quand est venu le temps de céder sa place. Pour lui, les résultats sur la patinoire demeurent la plus grande récompense. À ce chapitre, a-t-il dit, il n’a pas eu autant de récompenses qu’il l’aurait souhaitées.

Il a admis que malgré les efforts, il est ardu de connaître du succès et de gagner des championnats dans un circuit hautement compétitif, doté d’une aussi grande parité. Les impondérables sont tellement nombreux, a-t-il laissé entendre, ajoutant que le milieu du hockey est encore plus difficile que celui des affaires.

Au fil des ans, il a néanmoins fait de belles connaissances et c’est pour lui une grande fierté d’avoir gardé contact avec d’anciens joueurs, dont Jason Demers et Andrej Nestrasil, respectivement des Stars de Dallas et des Hurricanes de la Caroline.

Confiance au personnel en place

Johnny Izzi a eu un début de mandat rocambolesque à la présidence des Tigres, mais Éric Bernier a fait remarquer qu’il y a toujours une certaine période de turbulence lorsqu’il y a un changement à la tête d’une organisation. Il a lui-même traversé une période plus houleuse à son arrivée avec les Tigres. À la suite du congédiement du directeur général John Greene, les recruteurs, notamment, avaient démissionné en bloc.

L’ancien président dit avoir confiance au personnel en place, ainsi qu’aux actionnaires et aux membres du conseil d’administration. Outre le rendement sur la patinoire, les dirigeants doivent user de créativité pour arriver à boucler le budget.

Éric Bernier a fait un travail colossal afin d’accroître les revenus de l’équipe. À son arrivée, les Tigres évoluaient avec un budget de quelque 800 000 $ par saison. Il a doublé depuis (1,6 M $).

«Le défi désormais, malgré l’explosion des dépenses, est de composer avec le budget actuel. Les possibilités de revenus sont plus restreintes. Ça nécessite une gestion rigoureuse des finances. Mais j’ai confiance en l’avenir. Je ne suis pas inquiet. Les actionnaires sont là pour les bonnes raisons. Ils savent l’importance qu’occupent les Tigres dans la région», a commenté l’ancien président.

Beaucoup d’estime pour le commissaire

Les personnes gravitant dans le monde du sport, notamment au hockey, doivent composer avec la critique. C’est encore plus vrai avec la popularité grandissante des réseaux sociaux. Les amateurs bénéficient d’une plateforme pour exprimer leur insatisfaction et ils ne se gênent pas pour le faire. Certains commentaires sont parfois durs. À cet effet, Éric Bernier voue un grand respect au commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau. Il est souvent la cible des partisans. «Je lui ai déjà mentionné. On ne me payerait jamais assez cher pour occuper son siège.»

Sur le losange

Sur une note légère, Éric Bernier a fait savoir qu’il s’est remis en forme au cours de la dernière année et que, cet été, il dirigera la formation de baseball de son fils. Une première expérience pour lui dans cette discipline.