L’expertise de Jean a charmé le président

VICTORIAVILLE. Le nouveau président des Tigres, Johnny Izzi, a causé toute une commotion, cette semaine, en confirmant l’embauche de Yanick Jean à titre de directeur général.

Dès lors, les médias sociaux se sont enflammés. Plusieurs amateurs ont également commenté cette nomination sur le www.lanouvelle.net. Si quelques-uns approuvaient cette décision pour le moins inattendue, la plupart décriaient le retour de Jean au sein de l’organisation.

Devant les insuccès de l’équipe au cours des dernières années, plusieurs amateurs y ont vu un retour en arrière, certains menaçant même de ne pas renouveler leur abonnement saisonnier. L’impopularité de cette nomination n’a pas surpris Johnny Izzi, mais il demeure convaincu que Yanick Jean est l’homme de la situation.

«Dans le monde du hockey, il n’y a plus grand-chose qui me surprend. Ça n’a donc pas été très difficile pour moi de ramener Yanick. Comme je l’ai dit lors de ma nomination, le passé est le passé. J’en fais abstraction et je repars à zéro lorsque je dois prendre une décision. Au Québec, le hockey est un sujet excessivement sensible. Ça fait ressortir les émotions. Peu importe mon choix, je savais que je ne plairais pas à tous. Je trouve cependant malheureux qu’il y ait des attaques personnelles, qui n’ont pas de lien avec le hockey», a commenté le président.

Celui-ci espère que les partisans mécontents finiront par se ranger derrière l’équipe avant le début de la prochaine campagne. «J’espère qu’une fois la poussière retombée, nous ne perdrons pas de partisans. L’équipe est plus importante que l’entraîneur ou le directeur général», a-t-il ajouté.

M. Izzi reconnaît l’audace de sa décision de ramener l’ex-entraîneur dans le giron de l’équipe. Il précise que Jean n’occupera cependant pas les mêmes fonctions.

«Que j’aie été d’accord ou non avec la décision de Jérôme Mésonéro et d’Éric Bernier, je n’aurais sans doute pas ramené Yanick dans la position d’entraîneur s’il avait été disponible. Le poste de directeur général, c’est autre chose. Dans mon esprit, il nécessite bon nombre de connaissances et d’expertise. C’est ce que je voyais en Yanick. Il est près des gens. Il a de belles valeurs. Ça me rejoint», a-t-il dit.

La vaste connaissance du milieu du hockey junior de Jean a charmé le président. Il est convaincu qu’il saura se servir de cette expertise pour amener l’équipe à un autre niveau et éventuellement s’approcher d’un second titre de la coupe du Président dans l’histoire de la concession.

«Ça s’est confirmé à RDS, récemment, lorsque j’ai vu Yanick commenter le repêchage de la Ligue nationale de hockey. J’ai réalisé à quel point il connaissait bien les joueurs et la ligue. On ne peut pas renier le bagage qu’il a acquis au cours des dix dernières années. Comme entraîneur, il a de plus composé avec un directeur général. Ayant maintenant traversé la clôture, il sait ce qu’un entraîneur s’attend d’un DG et ce qu’il peut faire pour aider une équipe à gagner», a-t-il indiqué.

M. Izzi reconnaît que les Tigres n’ont pas souvent joué à la hauteur des attentes au cours du passage de Jean à la barre de l’équipe. Il insiste cependant sur le fait que le nouveau dirigeant des félins n’est pas l’unique responsable de cette situation. À titre de directeur général, Jean aura maintenant le luxe de forger l’équipe à son image.

«Yanick n’est pas la seule personne imputable pour les insuccès de l’équipe au cours des dernières années. Comme dans une entreprise, il est facile de pointer du doigt celui qui est en avant dans la parade, mais c’est une affaire d’équipe. On réussit et on perd en équipe», a partagé M. Izzi.

Ayant déniché son directeur général, le président, qui a mis fin à ses vacances pour venir présenter Yanick Jean aux membres des médias, pourra maintenant souffler un peu. Depuis son arrivée il y a moins de deux mois, il a procédé à trois nominations importantes, Outre Jean, il a participé au processus d’embauche de Bruce Richardson. Il a aussi nommé Carl Mallette à titre de vice-président des opérations hockey. À cet égard, M. Izzi s’est dit bien heureux que Mallette demeure avec l’équipe, lui qui avait signifié son intérêt pour le poste de directeur général, sans toutefois l’obtenir.

«J’ai considéré l’intérêt de Carl au même titre que je l’ai fait avec Yanick. Je l’ai pris au sérieux. À la fin de la course, j’ai parlé avec chacun pour expliquer ma décision. Je suis très content que Carl ait décidé de rester avec l’organisation. Je lui suggère de prendre le meilleur de tout cela et d’aller chercher le meilleur de Yanick. On ne sait pas ce que l’avenir nous réserve», a-t-il lancé.

Le patron de Jean et sa conjointe

Johnny Izzi est non seulement le patron de Yanick Jean chez les Tigres, mais aussi de la conjointe du nouveau directeur général des félins, Annabelle Guay. Celle-ci occupe le poste de commissaire industrielle à la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région, dont M. Izzi est le président. Quelques partisans mécontents de la nomination de Jean chez les Tigres sont allés jusqu’à décrier le parti pris de M. Izzi dans ce dossier, des commentaires que le principal intéressé a trouvé absurdes. «Si quelqu’un a pensé cela, il est un imbécile! J’utilise rarement ce genre de mots. Ça fait 30 ans que je suis en affaires. Je n’ai jamais pris une décision basée sur un parti pris. Je ne relie jamais deux choses qui n’ont pas de lien. C’est complètement ridicule!», a-t-il insisté.