Au tour des triathlètes de goûter au sport-études

VICTORIAVILLE. Qui a dit que la jeunesse d’aujourd’hui menait une vie de pacha? Les jeunes, parfois coiffés de ce préjugé, sont au contraire loin d’être oisifs. Il suffit de jeter un œil sur la liste des programmes sport-études qu’offre l’école secondaire Le boisé pour en être convaincu.

Des quelque 1800 étudiants qui fréquentent l’établissement, 435 sont inscrits dans l’une ou l’autre des concentrations sportives, soit un élève sur quatre.

Le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a jusqu’ici reconnu sept programmes. On compte le basketball, la gymnastique artistique, le hockey bantam (AA et AAA), le soccer et le taekwondo. Plus récemment, c’est le triathlon qui a reçu ce sceau d’excellence de la part des autorités gouvernementales.

C’est sans compter les cinq programmes études-sport, non reconnu par le ministère, mais, pour la plupart, dans la bonne voie pour y parvenir. Il s’agit du hockey féminin, du tennis, du patinage artistique, de la natation et du cheerleading.

Au cours des cinq dernières années, les concentrations sport-études ont connu un essor impressionnant. L’engouement pour l’activité physique en est la principale cause. La popularité de certains programmes est telle qu’on doit refuser des admissions.

C’est le cas, notamment, du sport-études de triathlon. On a dû retrancher une vingtaine d’athlètes. Vingt étudiants, triés sur le volet, ont pu y être admis, comme Matisse Vaillancourt, une ancienne patineuse devenue triathlète.

Déjà adepte de cette discipline depuis de nombreuses années en dehors du cadre scolaire, elle pourra désormais parfaire ses habiletés au sein même d’un programme chapeauté par des organismes reconnus comme le Club de triathlon TRIVIC. L’entraînement intensif du matin sera suivi par le retour en classe en après-midi, et ce, tous les jours de la semaine. Les jeunes athlètes s’entraîneront une quinzaine d’heures sur une base hebdomadaire, sans compter les compétitions auxquels ils participeront.

«Notre études-sport maison permettait d’encadrer les jeunes une dizaine de mois par année. Puisqu’il est maintenant reconnu par le Ministère, le programme offre un encadrement à l’année», a expliqué la directrice adjointe de l’école et responsable des sport-études Marie-Ève Vallières.

Coureur bien connu dans la région, Dany Racine, actuel porte-couleurs du Rouge et Or de l’Université Laval, sera l’un des entraîneurs au sein du programme. Il est l’un des entraîneurs associés de TRIVIC. Alain Binette, spécialiste du triathlon, prodiguera également ses conseils, tout comme Marie-Christine Béliveau (natation), Jacques Hince (course) et Luc Provencher (cyclisme).

Contrer le décrochage

La montée en flèche de l’intérêt pour les concentrations sport-études répond non seulement à un vif engouement pour l’activité physique, elle permet aussi de contrer le décrochage scolaire, rappelle la directrice de l’école sedondaire Le boisé, Sandra Houle. Ces programmes intensifs requièrent beaucoup de discipline et d’assiduité de la part des élèves. Au-delà des résultats sportifs, ils doivent conserver un bon rendement académique pour pouvoir pratiquer leur passion. Ces programmes spécialisés permettent aussi de développer davantage la relève. Les sport-études favorisent, selon Danny Racine, l’émergence d’athlètes de haut niveau. «J’aurais adoré pouvoir miser sur un tel programme sport-études. Lors de mon passage à l’école secondaire Le boisé, j’étais en concentration soccer. C’était très bien, mais elle était composée d’athlètes de tous les niveaux. Les programmes sport-études regroupent davantage l’élite. C’est le contexte le plus favorable pour se développer et se dépasser», a-t-il partagé.

Il n’est pas simple d’obtenir la certification du Ministère pour les programmes sport-études. On doit répondre à plusieurs critères. Le plus important est d’obtenir une affiliation avec un club sportif reconnu par une fédération. Pour le triathlon, c’est l’association avec TRIVIC, reconnu par la Fédération de triathlon du Québec, et avec le Club de natation des Bois-Francs, qui a permis d’obtenir ce sceau d’excellence, notamment. Des programmes études-sport non reconnu par le Ministère, le tennis, le patinage artistique, la natation et le cheerleading ont le potentiel d’être accrédités. Ce serait plus difficile pour le hockey féminin, puisque le club régional reconnu par Hockey Québec est en Estrie.

La direction de l’école secondaire Le boisé fait montre de beaucoup de flexibilité en ce qui a trait à ses concentrations sportives. Mme Vallières a fait savoir qu’on tente de répondre à la demande. Ainsi, les clubs sportifs de la région peuvent manifester l’intérêt de s’associer avec l’établissement scolaire pour mettre sur pied un programme études-sport. «Et si y a de l’intérêt chez les élèves, on tentera de mettre sur pied un programme», a-t-elle expliqué. Jusqu’ici, l’engouement des jeunes pour tous les programmes offerts est excellent.