Lettre aux enseignants et personnel de soutien contre l’austérité

Je vous lancerais des compliments compassionnels, mais j’ai peur d’être incarcéré ou battu par un policier. Étant étudiant (retour aux études) depuis 2012, j’ai eu et j’ai encore la chance d’avoir des enseignants dévoués à moi, à mes collègues et aux leurs, à leur vie familiale, affective, sociale et tout le reste.

Je suis par moment ému, parfois je me sens comme un poids, parfois comme un cadeau. Mais je suis presque toujours impressionné. Je les vois les poches en dessous de leurs yeux. Je les vois leurs sourires amoindrir. Je vois le poids de leurs peines quand la vie leur en rajoute trop. Pourtant, ils continuent. Trouvant foi où il semble ne pas en exister et remettre les jeunes et les adultes sur le chemin de la connaissance. Je ne comprendrai jamais pourquoi, eux qui forment tout le monde, du caissier de dépanneur aux premiers ministres, sont si peu récompensés pour leurs efforts, pour leur constance, leurs heures de plus, leurs activités, planifications, pré-ci post-ça, etc.

Je me sens minuscule à côté d’eux, je ne peux avoir plus de respect envers quelqu’un. Je vous aime et vous remercie de me donner ces connaissances, mais je vous comprends tellement si vous choisissez de cesser le temps qu’ils comprennent ce que je comprends. Que sans vous tous, nous ne serions pas en train d’écrire, de lire et de débattre ce sujet. Ni sur papier, ni sur clavier… Vous valez plus

Nico Pelletier, étudiant au cégep de Victoriaville