Stéphanie Beaudoin soulagée par la sympathie du juge

JUSTICE. Stéphanie Beaudoin n’a pas voulu commenter la peine reçue avec les journalistes présents au palais de justice de Victoriaville. Mais son avocat Me Denis Lavigne a fait part du soulagement de sa cliente à la suite de la décision du juge Bruno Langelier.

«Oh oui, elle est soulagée que la page se tourne. Elle était prête à purger une peine de détention. Elle est agréablement surprise, soulagée d’avoir eu toute la sympathie du juge. Elle l’a eue, le juge l’a vraiment prise en grande sympathie», a confié Me Lavigne qui avait plaidé, lors des représentations sur la peine, pour que sa cliente évite la détention.

«Mais une peine discontinue ne se purge pas avec la grande population carcérale qui s’y trouve à plein temps. Elle va se retrouver avec les personnes moins criminalisées», a signalé l’avocat.

Invité à commenter la décision du magistrat, Me Lavigne estime qu’il a d’abord tenu compte du jeune âge de Stéphanie Beaudoin, puis de sa prise en main. «Je pense que le juge a la conviction qu’on ne la reverra pas dans la criminalité. Elle a d’autres objectifs», a-t-il souligné.

Me Lavigne, par ailleurs, n’entend sûrement pas contester l’interdiction pour Stéphanie Beaudoin d’utiliser son image et ses démêlés pour obtenir un bénéfice monétaire durant sa probation de 30 mois. «Je pense que c’est approprié pour sa réhabilitation», a-t-il noté.

L’avocat estime que sa cliente doit s’abstenir d’utiliser son image, même sans faire référence au processus judiciaire. «Parce qu’elle n’a pas le contrôle sur ce que feront les contractants. L’utilisation de son image, elle ne le faisait pas à cause de ses crimes. Mais on lui a dit de ne pas le faire parce que les médias s’en sont servis», a soutenu Me Lavigne, rappelant certains grands titres qu’on lui a attribués comme «la criminelle la plus sexy au monde».

Réaction du ministère public

Le procureur de la poursuite, Me Anthony Cotnoir, qui avait réclamé une peine ferme de 18 mois d’emprisonnement, est d’avis que le juge Langelier a effectué une analyse approfondie de toute l’affaire.

«Ce n’est pas ce que nous demandions. Mais le juge a très bien expliqué son jugement et pourquoi il en est arrivé à cette décision. Manifestement, c’est une peine très réfléchie», a précisé Me Cotnoir, reconnaissant que le magistrat a notamment considéré le trouble de personnalité limite et le processus de réhabilitation enclenché.

Il est toutefois trop tôt pour savoir s’il pouvait interjeter appel de la peine. «C’est prématuré pour s’avancer là-dessus. Je vérifierai le tout à tête reposée», a-t-il conclu.