Stéphanie Beaudoin bientôt fixée sur son sort

JUSTICE. La Victoriavilloise Stéphanie Beaudoin, celle que les médias ont surnommée la «voleuse sexy», connaîtra son sort, lundi, en principe. Le juge Bruno Langelier doit alors faire connaître la peine qu’il réserve à la jeune femme qui célébrera, en avril, ses 23 ans.

Stéphanie Beaudoin, avec des complices, a commis à l’été 2014 une série de vols par effraction dans des résidences des Bois-Francs et de L’Érable. Les policiers lui ont mis la main au collet le 5 août. Dès le lendemain, elle faisait face à la justice.

Rappel des événements

Les faits reprochés à la jeune femme se sont échelonnés entre le 21 juin et le 5 août 2014. Selon la preuve de la poursuite, Stéphanie Beaudoin utilisait chaque fois la même façon de faire commettant, de jour, les introductions par effraction et les vols. Elle s’introduisait dans les résidences par les fenêtres du sous-sol ou les portes arrière pour y dérober de l’argent et des bijoux.

Elle a sévi dans quelque 40 résidences à Victoriaville, Plessisville, Saint-Norbert-d’Arthabaska, Saint-Ferdinand, Saint-Valère et Thetford Mines.

Le ministère public a estimé à environ 86 000 $ la valeur des biens dérobés et à quelque 5600 $ des dommages causés aux propriétés visitées.

Les policiers de la Sûreté du Québec ont entrepris, en juin, leur enquête concernant des vols sur le territoire des MRC d’Arthabaska et de L’Érable.

Le 25 juillet, un citoyen a alerté les policiers après avoir aperçu deux individus effectuant du repérage dans un quartier. Les policiers ont pu identifier le véhicule suspect, celui de Stéphanie Beaudoin.

Au cours d’une opération de surveillance le 5 août, les policiers ont vu Stéphanie Beaudoin sortir d’une résidence du rang 4 à Saint-Norbert-d’Arthabaska pour aller ensuite déposer du matériel à sa résidence. Les forces de l’ordre ont procédé, peu de temps après, à son arrestation à la Fromagerie Victoria de la rue de l’Aqueduc. Dans son véhicule, les policiers ont retrouvé des biens volés et des armes à feu.

Les procédures judiciaires

À la suite de son arrestation, la poursuite a déposé jusqu’à 108 chefs d’accusation contre Stéphanie Beaudoin. Avant l’audience du 17 novembre au cours de laquelle elle s’est engagée à régler cette histoire, Stéphanie Beaudoin, supportée par plusieurs proches, avait exprimé ses regrets. «Je regrette mes gestes. J’ai agi sur un coup de tête, lors d’une mauvaise passe. Je subis les conséquences et c’est vraiment correct aussi», avait-elle confié.

Tel que convenu, l’accusée, le 9 décembre 2014, a enregistré des plaidoyers de culpabilité à plus d’une quarantaine de chefs d’accusation d’introduction par effraction, de complot, de possession d’outils de cambriolage et de possession d’armes non autorisées.

Les représentations sur la peine

Il a fallu attendre le 23 juin 2015 pour l’audition des représentations sur la peine, audience qui a permis au juge Bruno Langelier d’exposer, avant que les procureurs fassent part de leurs arguments, des conséquences subies par les victimes, des problèmes d’anxiété pour certains, d’argent perdu et de voyage annulé pour un autre, de grandes inquiétudes pour un enfant.

Questionnée par le juge, Stéphanie Beaudoin a reconnu qu’elle n’aurait jamais pensé faire autant de mal. La jeune femme a exprimé ses regrets et remords et souhaitant que les victimes lui pardonnent. «Je m’excuse sincèrement, a-t-elle dit alors. Je comprends l’inquiétude, la tristesse et la colère des citoyens quand ils ont constaté qu’ils avaient été cambriolés. Sur le coup, je ne voyais pas. Mais j’ai réfléchi et je comprends maintenant le mal et la gravité de mes gestes. Je regrette énormément.»

Dans ses représentations, le procureur de la poursuite Me Anthony Cotnoir a réclamé une peine ferme de 18 mois d’emprisonnement, faisant valoir notamment le nombre d’infractions, la gravité des crimes et l’impact sur les victimes, certaines ayant éprouvé des conséquences psychologiques et sociales graves.

En défense, même si les modifications à la loi ne permettent plus des peines de détention à purger dans la collectivité concernant les introductions par effraction, Me Denis Lavigne a souhaité que le Tribunal privilégie une peine autre que la privation de liberté, mettant l’accent sur la réhabilitation «amplement engagée» de sa cliente et soutenant qu’un trouble de personnalité limite expliquait les délits commis. L’avocat a fait valoir que sa cliente pourrait bénéficier d’un sursis de sentence avec une probation de trois ans avec un suivi et des démarches thérapeutiques.

La décision du juge, prévue initialement le 16 octobre 2015, est attendue lundi.

Les dates

Les délits commis entre le 21 juin et le 5 août 2014.

Arrestation le 5 août 2014.

Comparution le 6 août : jusqu’à 108 chefs d’accusation ont été portés

Le 17 novembre 2014, Stéphanie Beaudoin s’engage à plaider coupable à la prochaine audience. Ce même jour, elle affirme regretter ses gestes.

Le 9 décembre 2014, elle enregistre des plaidoyers de culpabilité.

Le 23 juin, jour des représentations sur la peine.

Le 16 octobre, le juge reporte le prononcé de la peine au 8 février