Elle voulait faire le bien

Me Denis Lavigne insiste sur le fait que Gabrielle Fréchette voulait avant tout faire du bien aux participants qui ont pris part à la hutte de sudation organisée le 28 juillet 2011, à Durham-Sud.

Les plaidoiries de mercredi ont d’abord donné la parole à Me Lavigne, dans le cadre de ce procès où sa cliente est accusée de négligence criminelle ayant causé la mort de Chantal Lavigne et des lésions à Julie Théberge.

Le procureur n’a pas été sans rappeler toutes les qualités adressées à Mme Fréchette par les témoins qui se sont succédé lors des audiences. Il a souligné le caractère aimant, intègre, généreux de la dame, capable d’une grande écoute et d’accompagnement dans les quêtes de chacun. Elle s’est investie de façon impressionnante, a-t-il indiqué, citant en exemple son engagement au sein de plusieurs organismes de la région de Victoriaville.

Pour lui, il est clair que Mme Fréchette a suivi de nombreux cours en énergie et en croissance personnelle dans un but d’entraide et non dans un esprit purement mercantile. D’ailleurs, il n’estime pas que les montants qu’elle demandait aux gens qui recouraient à ses services étaient exagérés, considérant les coûts élevés des formations dans ce domaine particulier.

C’est sans parler de sa canalisation de Melkisédeck qui «apportait à son enseignement un niveau supérieur de conscientisation».

Les bienfaits de ces huttes

Par rapport à la hutte de sudation qui s’est déroulée dans le cadre du séminaire «Mourir en conscience», Me Lavigne a porté à l’attention de la juge Hélène Fabi que des participants de 50, 60 et 70 ans ont pris part à l’activité jusqu’à la toute fin «et en sont sorties en parfait état».

Ce qu’il en retient, c’est que ces séances favorisent la concentration et une réception totale de l’enseignement. Les comparant au sauna, il présente les huttes de sudation comme un complément aidant à éliminer les toxines tout en créant des conditions favorables à l’introspection qui permettent à une personne d’avoir «sa propre bulle».

«Chacun était invité à sortir au besoin», poursuit-il, spécifiant qu’une supervision était assurée lors de la séance du 28 juillet 2011.

«Tout le monde était là pour faire du bien. Mme Fréchette était là pour faire du bien», a-t-il déclaré.

Déposant des jugements déjà rendus dans des causes similaires, Me Lavigne est notamment convaincu que le caractère criminel à l’effet que l’accusée voulait nuire n’est pas présent dans le cas qui nous préoccupe. «Il y a absence de malice», a-t-il plaidé.

C’est sans oublier que les victimes étaient consentantes à participer à cette expérience, au dénouement tragique.

Voilà pourquoi, malgré toute l’expérience accumulée et le succès qui en a souvent découlé, Mme Fréchette n’a plus l’intention d’organiser de huttes de sudation. «Elle s’en est trouvée démolie», a conclu l’avocat, dont le plaidoyer calme et doux a fait pleurer plusieurs membres de l’audience.