L’encaustique pour rejoindre les gens

VICTORIAVILLE. L’artiste encauste Andrée-Anne Laberge vient de commencer un projet qui lui permettra d’explorer les souvenirs de six résidents des CHSLD de Victoriaville.

Mercredi après-midi, la Victoriavilloise lançait le tout en présentant une démonstration de son art au kiosque à chansons. Une vingtaine de personnes âgées étaient sur place pour apprécier son talent et découvrir la technique qu’elle utilise, soit l’encaustique (cire d’abeille et pigments de couleur).

La semaine prochaine, Andrée-Anne rencontrera les six personnes déterminées et celles-ci auront comme mission de lui décrire un paysage qui a marqué leur vie. «À partir de cela, je vais réaliser un tableau de quatre pieds par cinq représentant le paysage», explique-t-elle. Une sculpture, réalisée à partir des résidus de cire et des papiers utilisés, sera aussi créée par l’artiste afin de transmettre l’émotion reliée à chaque paysage.

«Ce qui m’intéresse, c’est la rencontre avec les gens et de les amener à voir ce paysage et les souvenirs qui y sont associés», raconte-t-elle. Le but est donc d’interpréter les souvenirs des gens et les transmettre sur l’œuvre. Grâce à ces descriptions, Andrée-Anne veut amener quelque chose d’encore plus sensible à son travail.

C’est aussi pour elle une occasion de faire entrer l’art dans la vie de ces gens qui n’ont pas beaucoup l’occasion ou encore la capacité de visiter les musées ou voir des expositions. «L’art n’a pas d’âge», ajoute-t-elle.

Suivra, les 29 et 30 novembre, une exposition des 12 réalisations du côté de la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot, ce qui conclura ce projet auquel elle songe depuis longtemps et pour lequel elle a obtenu une bourse du Conseil des arts et lettres du Québec (CALQ).

Andrée-Anne Laberge a déjà réalisé des œuvres pour les jeunes du côté du skate parc de Victoriaville et avec ces rencontres avec les personnes plus âgées, cela lui permet de créer à partir de réalités tout à fait différentes, un défi qui lui plaît énormément.

De plus en plus reconnue

L’artiste encauste a un été assez mouvementé. Elle revient tout juste du symposium de Baie-Comeau, où elle a connu un vif succès en peignant en direct (13 toiles en tout) et se prépare à participer à une exposition d’encaustique en Californie, la Wax Effects.

Pour elle, il s’agit d’une grande fierté de participer à cette exposition, où elle présentera deux tableaux. C’est pour elle le moment idéal de pouvoir comparer son travail à celui des autres qui ont comme médium de prédilection l’encaustique. «Je suis très contente d’avoir été sélectionnée, surtout qu’il n’y aura que de l’encaustique», apprécie-t-elle.

Il faut dire qu’aux États-Unis, ce médium est de plus en plus populaire et bon nombre d’artistes (beaucoup plus qu’au Canada) l’utilisent.

Andrée-Anne l’a bien vu lorsqu’elle a participé, il y a quelques semaines, à une conférence sur le sujet à Provincetown au Massachusetts. D’ailleurs, elle a beaucoup apprécié son séjour qui lui a permis de voir tout ce qui peut se faire avec l’encaustique, toutes les possibilités d’impression avec ce médium.

Cela fait maintenant 10 ans qu’Andrée-Anne Laberge travaille avec l’encaustique. Un médium qu’elle a appris à manier et à utiliser d’une façon telle qu’elle parvient à impressionner, partout où elle passe avec ses œuvres remplies d’émotions.