La TROC-CQM exige une entente avec les ministres Barrette et Charlebois

TROIS-RIVIERES. La Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec / Mauricie (TROC-CQM) tenait aujourd’hui sa première manifestation pour l’année 2015, et la plus imposante de son histoire à Trois-Rivières, dans le but d’obtenir un rehaussement du financement à la mission des groupes communautaires œuvrant en santé et services sociaux.

Plus de 600 personnes issues des organismes communautaires (utilisateurs-utilisatrices des services, membres de conseils d’administration, travailleurs-travailleuses) du Centre-du-Québec et de la Mauricie se sont réunies en face du Centre hospitalier régional de Trois-Rivières (Ste-Marie) pour adresser un message clair au gouvernement libéral : les organismes communautaires exigent un rehaussement du financement à la mission.

Le gouvernement du Parti québécois avait promis une augmentation de 120 millions $ pour l’ensemble des groupes communautaires du Québec, soit environ 9 millions $ sur 3 ans pour notre région sociosanitaire. Puis, le gouvernement libéral a annulé cet engagement, se contentant d’indexer à 0,9 % en 2014-2015 et à 1 % en 2015-2016 le Programme de soutien aux organismes communautaires. « C’est une insulte, c’est un affront pour ces groupes communautaires, qui, dans les faits, sont l’autre système de santé et de services sociaux », a déclaré Renaud Beaudry, coordonnateur de la TROC-CQM.

« Les ministres Gaétan Barrette et Lucie Charlebois ne s’en cachent plus, ils privilégient un système de santé hospitalocentriste au détriment des organismes communautaires. L’action des organismes communautaires répond à des besoins urgents d’une population vulnérable, consolide le tissu social québécois et aide grandement le système public de santé », poursuit Sylvain St-Onge, co-président de la TROC-CQM. Le système public de santé est responsable de rendre accessible les traitements et les soins aux personnes. Les organismes communautaires luttent contre l’exclusion sociale, travaillent pour la prévention et ils accompagnent des milliers de personnes démunies et vulnérables. En échange, le communautaire doit se contenter de pinottes : « C’est assez! », conclut-il.

Pour sa part, France Marquis, co-présidente de la TROC-CQM, souligne que : « c’est nous qui tenons à bout de bras le mouvement communautaire. Nous qui acceptons de travailler dans des conditions qu’aucun employé du réseau public n’accepterait avec des salaires modestes, sans régime de retraite, sans véritable sécurité d’emploi. Nous qui agissons à tous les jours pour que les maux disparaissent au profit de la santé, pour que la misère cède le pas à la fierté, pour que les pleurs soient remplacés par la joie. Nous qui sillonnons les écoles et la rue pour prévenir. Nous qui protégeons contre l’injustice. Nous qui nourrissons avec générosité. Nous qui soutenons les gens aux prises avec un problème tantôt de santé physique, tantôt de santé mentale ou encore un problème social important. Nous qui prenons le temps d’écouter, de comprendre, d’informer et de trouver, avec les gens concernés, des solutions à leurs besoins. Nous sommes les médecins du social! ».

La majorité des manifestants portaient des sarraus blancs, des stéthoscopes, d’anciennes coiffes d’infirmières et des masques pour marquer leur lien avec le réseau public de la santé mieux connu du grand public. Des comédiens ont personnifié des intervenants du réseau public (une infirmière, le président directeur général du CIUSSS) pour démontrer les risques de la réforme Barrette pour la population et les organismes communautaires. Selon la TROC-CQM, les références accrus du réseau public vers le communautaire et un rôle de sous-traitant bon marché pourraient être l’avenir peu reluisant pour les 217 groupes communautaires de la région. Voilà pourquoi, la TROC-CQM réclame une entente avec les ministres Barrette et Charlebois pour soutenir le communautaire dans sa prise en charge des besoins de la population tout en préservant la gestion du mouvement par les communautés et la collaboration avec le réseau public sur une base volontaire.

La manifestation d’aujourd’hui est la première d’une longue série de manifestations et d’actions que les organismes communautaires du Centre-du-Québec et de la Mauricie entreprennent. L’automne prochain, ce sont les députés des deux régions qui seront interpellés. Le ministre responsable de la Mauricie, monsieur Jean-Denis Girard fera l’objet de l’intérêt constant de la TROC-CQM parce qu’il siège au conseil des ministres en compagnie de madame Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, et de monsieur Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux. Il y aura aussi, et pour la première fois, un mouvement de grève en région et ailleurs au Québec. Renaud Beaudry conclut : « Nous attendons du ministre responsable de la Mauricie son écoute et son aide directe pour plaider notre cause et pour nous obtenir une rencontre que nous redemandons officiellement aujourd’hui. »

La TROC-CQM

La Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec / Mauricie a été mise sur pied en 1992. Sa mission consiste à promouvoir et à représenter les organismes communautaires du grand secteur de la santé et des services sociaux de la région sociosanitaire Mauricie-et-Centre-du-Québec. La TROC-CQM compte 184 organisations membres.