La Samare s’ouvre sur le monde

PLESSISVILLE. Sept élèves de la quatrième et de la cinquième année du secondaire de la polyvalente La Samare de Plessisville ont participé cette année au projet d’échanges étudiants financé par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec via le programme d’Éducation internationale.

De septembre à décembre dernier, trois d’entre eux ont pu séjourner en Espagne et deux au Mexique. L’un s’est rendu en Allemagne et une autre en Colombie-Britannique. Ils ont tous été hébergés dans la famille de leur partenaire d’accueil avant de les accueillir à leur tour entre janvier et avril.

Dans un premier temps, Gabrielle Leblanc-Huard de Plessisville ne parlait pas du tout l’espagnol quand elle a décidé de s’embarquer dans le projet. «Maintenant, je suis capable de me faire comprendre. Mon discours est fluide et je peux dire pratiquement tout ce que je veux.»

Gabrielle a de plus eu l’occasion de jongler avec une deuxième langue en étant hébergée dans la région de la Catalogne, en Espagne. «Dans ma famille d’accueil, tout se passait en espagnol, mais à l’école tout était en catalan», a-t-elle mentionné ajoutant avoir bien ri avec sa jumelle Julia Sylvestre au sujet de l’expression québécoise «Y fa’frette» puisqu’on utilise «fa fred» (le «d» se prononce comme un «t») en catalan pour dire la même chose.

La soif d’aventure a par ailleurs conduit Miguël Létourneau de Plessisville vers l’Allemagne. Il assure que le voyage en a valu la peine puisque cela lui a permis de se familiariser avec la langue allemande qu’il ne connaissait absolument pas. «J’ai eu un choc en arrivant là-bas, mais depuis ce temps j’ai appris à comprendre la langue. C’est certain que je vais essayer de poursuivre mon apprentissage et éventuellement y retourner», a-t-il expliqué.

Joël Breton de Lyster a de son côté passé trois mois au Mexique. «Mon objectif était d’ajouter une nouvelle langue et une nouvelle culture à mes connaissances. J’ai fait beaucoup de progrès en espagnol», de dire celui qui a également eu l’occasion de voir certaines pyramides du pays.

Le Mexicain Diego Antonio Martinez Garcia est venu au Québec pour améliorer son français, langue qu’il étudie depuis six ans déjà. Dans un excellent parler, il raconte qu’il a découvert une grande différence entre le français de France et la langue québécoise. «J’ai eu de la difficulté au niveau de la compréhension. La langue d’ici me semblait complètement différente, mais je m’y suis habitué», de dire celui qui a même développé un certain accent québécois.

Natif de la ville de Guadalajara, d’une population de 4,5 millions d’habitants, il dit s’être senti dépaysé en demeurant dans la campagne de Lyster. «Mais, j’ai eu la chance de rester dans une famille nombreuse et accueillante», en parlant de la famille de Joël. Celui-ci a également apprécié sa visite du Vieux-Québec. «C’est une ville qui a une architecture différente et que j’aimerais bien habiter un jour», de faire savoir celui qui a aussi vécu son hiver le plus froid à vie. «Y fa’frette en tabarouette.», a-t-il renchéri en bon québécois.

Même chose pour l’Allemande Jana Lütke Föller qui croyait bien savoir le français, mais qui a subi elle aussi un choc en arrivant au Québec. «Je ne comprenais rien, c’était vraiment bizarre», a-t-elle mentionné précisant que tout s’est replacé par la suite.

Julia Tajadura Alonso, une Espagnole, s’est montrée triste à l’idée de repartir et aurait souhaité demeurer plus longtemps. «J’ai appris beaucoup de choses de la langue et de la culture du Québec et je me suis fait de nombreux amis. Je suis satisfaite de mon stage d’autant plus que j’ai eu de bonnes notes à l’école.»

Ariane Fiset de Lyster a de son côté séjourné en Colombie-Britannique. «J’avais participé au programme d’anglais intensif en 6e année, mais je me suis aperçue que j’en avais perdu au fil des années parce que je ne l’avais pas assez pratiqué. J’ai eu de la difficulté à m’exprimer au début, mais maintenant je suis capable de me débrouiller.»

Sa jumelle, Jacqueline Hughes, a suivi pour sa part le programme d’immersion en français depuis sa maternelle. «C’est toutefois différent de parler entre anglophones qui ont appris le français et de parler avec des francophones du Québec qui ont des expressions et un accent uniques.»

Les bienfaits du programme

Chargé du projet, l’enseignant Daniel Bernier est convaincu des bienfaits du programme. «Pour plusieurs, cela leur permet d’ajouter une troisième langue à leur bagage et de les initier à une culture différente. Ils se font aussi de nouveaux amis avec qui ils peuvent conserver des liens.»

Pour l’an prochain, 11 élèves du secondaire 3 et du secondaire 5 ont déjà postulé, que ce soit pour la France, l’Allemagne, l’Espagne ou l’Ontario. «Nous avons cependant dû refuser les élèves du secondaire 4 qui auraient été trop nombreux pour nos possibilités d’accueil.»

Il en coûte environ 3000 $ pour un jeune désirant aller en Espagne, 800 $ en Allemagne, 400 $ au Mexique et 200 $ au Canada.

Pour la directrice de la polyvalente La Samare, Danielle Béliveau, il s’agit d’une expérience enrichissante pour les élèves qui prennent part à l’échange, mais aussi pour l’ensemble des élèves de l’école qui apprennent à vivre avec des gens qui sont différents. «Notre école n’est pas multiethnique comme celle de Saint-Exupéry à Montréal. Pour nous, c’est une ouverture sur le monde incroyable que cette opportunité de les accueillir chez nous.»

«C’est certain que cela nous demande du temps pour les inscriptions, entrevues et sélections, mais c’est important de le faire pour nos jeunes», croit Mme Béliveau.

En terminant, la polyvalente La Samare est en train de créer un lien avec une école mexicaine afin de permettre aux élèves d’avoir des échanges virtuels pour l’apprentissage de l’espagnol.