Des groupes communautaires dénoncent l’austérité

VICTORIAVILLE. Mobilisation de groupes communautaires en défense collective des droits de la région qui ont voulu dénoncer les mesures d’austérité imposées par le gouvernement et qui menacent les droits sociaux.

Christine Letendre de l’AGEPA (Association des groupes d’éducation populaire autonome), Caroline Moreau de l’ALBF (Association des locataires des Bois-Francs) et Marie-Josée Lapointe de Droits Devant Érable ont pris la parole pour sensibiliser la population à l’austérité qui, selon elles, porte atteinte aux droits de la population (à la sécurité sociale, à l’égalité, à l’instruction publique gratuite, à des mesures d’assistance financière et sociale).

Parlant au nom de sept groupes communautaires, elles ont dénoncé les coupures en éducation qui, selon leurs dires, entraîneront des inégalités d’accessibilité. Même chose pour les régimes de retraite qui «vont vulnérabiliser les personnes en diminuant leur droit à la sécurité sociale».

Les services de santé sont aussi menacés selon les interlocutrices qui font référence aux mises à pied qui entraîneront une diminution des services à la population et, par le fait même, affecteront la santé publique générale. «Avec les différentes législations mises en place depuis des années, la porte s’ouvre de plus en plus grande pour le privé dans le domaine de la santé», note Christine Letendre.

Les mesures d’austérité, telles que mises en place, contreviennent également à la législation québécoise selon les groupes communautaires et auront des répercussions sur les populations démunies et la classe moyenne.

Et les groupes en défense collective des droits, qui jouent un rôle de chien de garde essentiel, sont aussi touchés par les mesures d’austérité. «Depuis presque 20 ans, nos subventions n’ont même pas été indexées alors que tous nos frais ont augmenté et continuent de le faire. Cela équivaut finalement à un appauvrissement indécent des groupes. Non seulement nous sommes perdants chaque année, mais nous avons vu une augmentation des besoins et de la sollicitation des groupes», déplore Caroline Moreau.

Certains organismes ne disposent que de 30 000 $ annuellement pour fonctionner. Cela fait en sorte que plusieurs groupes ne comptent qu’un seul employé sur qui repose toute l’organisation. «Impossible de continuer à travailler ainsi, d’autant plus que les coupures du gouvernement vont augmenter notre charge de travail parce que la population aura de plus en plus besoin de défendre ses droits», termine Mme Lapointe.

L’action de visibilité auprès des médias, tenue mercredi, n’est qu’un début. D’autres moyens de mobilisation seront mis en place pour continuer de sensibiliser au fait qu’il y a d’autres solutions à mettre en place pour redresser la situation, sans y aller avec des mesures d’austérité qui affectent les plus vulnérables.