Des questions laissées sans réponse

SANTÉ. Le président du Regroupement des ressources résidentielles adultes du Québec (RESSAQ), Réjean Simoneau, est resté sur son appétit jeudi, au terme de la rencontre d’information organisée par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) à Shawinigan.

Cette rencontre visait à informer les propriétaires de ressources d’hébergement en santé mentale de la Mauricie de la restructuration que le CIUSSS MCQ prépare et à les rassurer quant à l’avis de non-renouvellement acheminé le 22 août dernier à 31 des 58 propriétaires de la région.

«Ça ne veut pas dire qu’on va fermer 31 ressources demain matin», assurait André Sauvé du CIUSSS MCQ, au lendemain de la réception des avis, dans une entrevue accordée à TC Media. «On va continuer à travailler avec ceux qui sont intéressés à embarquer avec nous dans la transformation qu’on propose.»

C’est ce même message qu’a livré le CIUSSS MCQ jeudi aux propriétaires, mais qui laisse perplexe le président du RESSAQ. «Je suis resté avec un goût amer et avec des questionnements, lance-t-il. Ce n’aurait pas été nécessaire, à mon avis, de mettre fin aux ententes spécifiques pour implanter leur programme. Ils auraient plus le faire d’une façon différente.»

Réjean Simoneau estime que le CIUSSS n’a pas été en mesure de garantir de façon claire qu’il n’y aurait pas de fermetures de ressources. «Quand on leur a posé la question, ils nous ont simplement dit qu’ils voulaient que les 31 ressources prennent rendez-vous individuellement, pour les rencontrer et pour voir si elles étaient intéressées à continuer sur une nouvelle entente spécifique. Or, on ne connait rien des critères de cette nouvelle entente, et c’est ça qui est inquiétant», juge M. Simoneau.

Celui-ci rappelle que le CIUSSS MCQ a une convention collective à respecter. «Dans la convention collective, ça dit bien qu’il y a un renouvellement automatique et que pour faire un arrêt de contrat, ça prend une raison majeure. Or, un prétexte économique, ce n’en est pas une», dit-il.

Le RESSAQ analyse avec soin la situation. «On va rencontrer nos avocats dans les prochains jours et voir les possibilités qui s’offrent à nous. On pourrait même aller jusqu’à déposer une injonction. Cependant, on veut d’abord s’asseoir avec le CIUSSS. Ensuite, on sera en mesure de voir où on en est et de faire des recommandations à nos membres de la Mauricie.»

Pour le moment, le RESSAQ demande aux 31 promoteurs visés par l’avis de non-renouvellement d’attendre avant de prendre rendez-vous avec le CIUSSS. «On veut connaître les critères et les modalités en lien avec leur réorganisation et avoir un portrait global de la situation actuelle avant de recommander à nos membres d’aller en entrevue. On veut éviter qu’ils aient des problèmes, car à l’heure actuelle, il manque beaucoup d’informations.»

Une rencontre avec Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, a aussi été sollicitée par le Regroupement.