St-Pierre Moteur s’élance dans le plaquage de cylindres

AFFAIRES. Il n’y a que quatre lieux au Canada où il est possible de restaurer le plaquage de ces cylindres de moteur qui, depuis une quinzaine d’années, ont fait leur apparition au cœur des véhicules. Ces quatre ateliers se trouvent à Vancouver, Calgary, Thetford Mines… et, depuis peu, à Victoriaville, chez St-Pierre Moteur.

L’ingénieur mécanique Francis St-Pierre, petit-fils de René, fondateur du garage de la rue Notre-Dame Est, copropriétaire de l’entreprise avec son père Jean, a travaillé pendant deux ans à obtenir de la compagnie britannique Langcourt la «recette» de «replaquage» des cylindres.

Pour le guider dans ses démarches et pour soutenir le lancement de ce nouveau créneau d’activités, l’entrepreneur de 29 ans a bénéficié de l’appui de la conseillère aux entreprises Johanne Therrien de la Corporation de développement économique de Victoriaville (CDEVR) et d’un prêt sans intérêt de 81 200 $ de Développement Économique Canada.

C’est à la fois parce qu’il y avait de grandes parts de marché à décrocher pour ce type d’activité et pour donner du souffle et de l’avenir à l’entreprise familiale que Francis St-Pierre s’est mis en quête du procédé de replaquage.

«Mon grand-père a fondé l’entreprise en 1958. Il fut un temps où on était quatre garages à Victoriaville à faire du réusinage de composantes de moteur. Nous sommes le seul maintenant. Parce que les moteurs d’aujourd’hui sont beaucoup plus fiables.»

S’étant joint à l’entreprise familiale il y a trois ans (sa mère, Lucie Lemieux et son oncle Yves y travaillent aussi), le jeune entrepreneur a voulu diversifier les activités.

Depuis les années 2000, dit-il, les moteurs de véhicules récréatifs, agricoles, industriels arborent des cylindres dont le nouveau procédé de plaquage comporte de multiples avantages. «Étant plus minces, ils sont plus légers, transfèrent mieux la chaleur, offrent une meilleure lubrification et sont plus durables. Mais ils sont plus dispendieux.»

Comme sont rares les établissements où on peut réparer les cylindres rayés ou endommagés, le propriétaire d’une moto, d’une motoneige ou d’une motomarine doit souvent patienter deux, parfois trois semaines avant de recouvrer son indispensable pièce de moteur.

«Je trouvais que c’était trop long comme délai», dit Francis St-Pierre, ce qui lui a donné l’idée d’offrir le service à Victoriaville.

Il dit que par les droits que lui a accordés Langcourt – représentée aussi à Vancouver – il pourra desservir tout l’est du Canada, partant de l’Ontario jusqu’aux Maritimes.

«J’y vais progressivement parce que je veux garantir que le travail sera fait en cinq jours ouvrables.»

Ce nouveau créneau représente désormais 10% des activités du garage qu’il a réaménagé pour l’héberger. Il est à la recherche d’un machiniste et s’attend à ce que l’an prochain, le replaquage crée un second emploi.