Une année économiquement tranquille

ÉCONOMIE. Les données livrées par la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) traduisent un constat «généralisé», au Québec, au Canada et dans le monde, a précisé le maire de Victoriaville André Bellavance, devenu, jeudi matin, président de la Corporation. N’empêche, il parle de «performance» en ce qui concerne l’économie de Victoriaville et sa région.

Et, en cela, René Thivierge, celui qui s’apprête à retraiter de la Corpo après 26 ans – le 29 avril – , lui donne parfaitement raison.

La création de 75 nouveaux emplois pourrait paraître un mince bénéfice. Mais dans le contexte économique actuel, souligne M. Thivierge, la région peut se réjouir d’avoir maintenu ses emplois, alors que tant d’autres ont des pertes à déplorer.

Au cours de la dernière année, les entreprises auraient été en mode «questionnement». C’est ce qui expliquerait que le nombre de demandes d’aide aux différents fonds que gère la Corpo a considérablement chuté.

Par ses services, la Corpo a accompagné 110 entreprises dans leurs démarches de démarrage ou d’expansion, les soutenant, par les fonds qu’elle gère, d’une somme de 594 000 $, ce qui représente une diminution de 40% par rapport à l’année dernière.

Les prêts et subventions ont servi de levier à des investissements de 4 796 723 $ (8,5 millions $, l’an dernier). Ils ont permis la création de 75 et le maintien de 44 autres.

De son siège de maire, M. Bellavance sait que l’année économique qui s’amorce connaîtra de meilleurs jours. «Des investissements se préparent, on a hâte de vous les annoncer.»

Beaucoup de changements à la Corpo

L’abolition des CLD par le gouvernement du Québec ce qui a entraîné tout un mouvement de restructuration à la Corpo y a probablement aussi été pour quelque chose dans l’attentisme des entreprises, a indiqué Johnny Izzi.

Ce dernier quitte la présidence, fonction qu’il a occupée pendant six ans.

Dans la foulée de la restructuration, on a d’ailleurs modifié les règlements de la Corpo afin que la présidence ne soit plus confiée à un industriel, mais à un maire, ce qui ne s’était pas vu depuis l’époque du maire Jean-Paul Croteau (1999-2001). «Pour l’imputabilité», a résumé le maire Bellavance, les fonds gérés par l’organisation provenant, après tout, des fonds publics. Il dit se sentir très à l’aise dans cette fonction, le développement économique étant, souligne-t-il, l’affaire du public et du privé.

Parce que la Corporation intégrera bientôt les six membres du personnel de Tourisme Bois-Francs (ils déménageront de la MRC vers le 747, boulevard Pierre-Roux), un nouveau volet pour le développement commercial et des services – dont Annie Verreault est la coordonnatrice -, on en parle comme d’une nouvelle Corporation.

On le sait depuis décembre, c’est l’ex-directeur général du cégep de Victoriaville, Vincent Guay qui dirige la nouvelle structure. Il a à «marier» tous les volets d’activités, à créer une «synergie».

S’il souhaite que le développement commercial se fasse aux couleurs de Victoriaville, il imprime déjà les siennes à la longue liste des orientations de l’organisme pour 2016, évoquant cette volonté de créer, par la recherche et le développement, des liens entre les entreprises et les institutions d’enseignement comme le Cégep et les universités de Trois-Rivières et de Sherbrooke.

Il soutient que la recherche constitue un essentiel outil de développement économique régional.

Des idées, des projets, des orientations

Une idée est à faire son chemin, celle d’un «autobus vert» pour véhiculer, non des personnes, mais des informations touristiques sur les attraits de Victoriaville et sa région.

Le nouvel incubateur industriel abrite trois entreprises, Modules Tech Pic-Bois, Recyc Polytube et MIR (Maintenance industrielle ressources)

Pour densifier le parc industriel P.-A.-Poirier, la Ville a accepté de réduire les marges de recul en façade, ce qui permet à des entreprises de s’agrandir là où elles se trouvent. Sani Marc a pu agrandir ses bureaux pour cette raison.

Parlant des parcs industriels, quatre terrains ont été vendus, deux du côté de Fidèle-Édouard-Alain et deux dans le parc industriel de Daveluyville.

Selon Johnny Izzi, la Corpo se démarquerait au Québec pour la vitalité de sa cellule de mentorat. Elle compte 16 mentors qui, outre les entrepreneurs qu’ils guidaient déjà, ont parrainé 19 nouvelles dyades.

C’est cette année que s’amorce la première des deux phases du chantier d’allongement de la piste de l’aéroport régional André Fortin.

De René Thivierge qu’on pourra saluer parce qu’il présidera le tournoi de golf de la Corpo le 12 mai, son successeur, Vincent Guay, a dit qu’il est un être «aimant et aimable».