Une pépinière pour faire germer des nouvelles entreprises

ÉCONOMIE. Agrandi au coût de 2,5 millions $, le 747, boulevard Pierre-Roux Est abrite désormais son incubateur industriel un outil sur lequel mise Victoriaville et sa région pour stimuler le démarrage de nouvelles entreprises.

On a procédé à son inauguration lundi, la nouvelle aile du bâtiment où loge aussi la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) abritant déjà deux locataires, Modules Tech Pic-Bois, propriété de Richard Picard et de Luc Côté et Recyc Polytube de Daniel Carrier.

Le directeur général de la CDEVR, René Thivierge ainsi que la commissaire industrielle Annabelle Guay ont expliqué qu’au-delà des aires de location qu’il offre à bon prix, l’incubateur soutient ses occupants de toute une gamme de services d’accompagnement et d’encadrement, ceux de la CDEVR.

Annabelle Guay a livré quelques statistiques pour démontrer que la formule de l’incubateur industriel a fait ses preuves ailleurs au Québec sur le taux de survie des entreprises. Après cinq ans d’existence, le taux de réussite des «incubées» oscille entre 55 et 57%, comparativement à 40% pour les non incubées.

«Pas facile d’être en affaires dans un contexte de concurrence mondiale, a souligné Gilles Lafontaine, président de la Corporation d’initiative industrielle de Victoriaville (CIIV), cette corporation étant propriétaire de l’édifice. Il a ajouté que, de moins en moins, il y a de la place pour les erreurs et l’improvisation.

Deux locataires

C’est ce que croient aussi les associés de Modules Tech Pic-Bois, deux hommes qui étaient compagnons de travail chez Weavex et qui ont vu venir la fin de cette compagnie warwickoise.

MM. Picard et Côté ont commencé à créer leurs modules de jardin (gazebos, abris de spa, pergolas, tables) dans un local de 26 pieds X 26 pieds. Aujourd’hui, soutiennent-ils, il faut œuvrer dans des niches très particulières. Ils conçoivent et fabriquent des produits haut de gamme «mais qui ne coûteront pas plus cher et qui seront durables», promet Richard Picard.

Ils se sont installés dans l’incubateur pour profiter du prix du loyer, du support de l’analyste financière, du mentorat et du réseau de contacts que leur offre la Corpo. Ils ne sont encore que deux à travailler dans l’usine, mais ont pu recruter une représentante pour les ventes. Ils croient qu’un jour prochain, ils seront en mesure de faire travailler du personnel non spécialisé puisqu’ils créent tous leurs gabarits.

De l’autre côté du couloir, Daniel Carrier installera son entreprise Recyc Polytube dans un autre local. Directeur d’usine au CFER, il est à organiser ses activités de collecte et de récupération de la tubulure acéricole qu’il transformera en granules. Il sait qu’il y a suffisamment de matière pour faire tourner une usine, trop pour ce que peut accueillir le CFER. Il lui faut orchestrer le «in» et le «out» de Recyc Polytube, récupérer gratuitement la tubulure jusque chez le producteur et dénicher les entreprises prêtes à acheter les granules.

Entre 18 mois et 5 ans

Règle générale, les entreprises vivent entre 18 mois et cinq ans dans la «pouponnière» avant de prendre leur envol. Évidemment, on souhaite que les entreprises qui croîtront sous le toit du 747 B finissent par s’installer dans les parcs industriels de Victoriaville.

René Thivierge a expliqué que dans cet ajout de 16 000 pieds carrés, l’incubateur pouvait accueillir trois autres locataires dans ses aires industrielles. «Parce qu’on est en négociations avec une troisième entreprise.»

À l’étage, l’incubateur offre aussi sept bureaux pour des travailleurs autonomes qui voudraient également profiter de l’accompagnement de la Corpo.

Annabelle Guay dit que la cohabitation favorise la «synergie» entre les entreprises «incubées». D’autant que les occupants peuvent profiter d’aires communes, comme une salle à manger, une salle de conférence. Ils peuvent également partager les services de secrétariat.

Pour agrandir son bâtiment, la CIIV a bénéficié d’une subvention de 500 000 $ du Fonds de diversification économique.

Le maire suppléant de Victoriaville Christian Lettre a dit que l’ouverture de l’incubateur constituait un moment important pour le développement économique de Victoriaville et sa région, qu’il permettrait de créer et de mettre en valeur le savoir-faire des entrepreneurs.