Les Églises baptistes implorent le pardon des victimes présumées de Guillot

JUSTICE. Contre toute attente et avant même le dénouement judiciaire de l’affaire du pasteur Claude Guillot, l’Association d’Églises baptistes évangéliques au Québec a imploré le pardon des victimes alléguées. Trois mots résument la position de l’Association, a résumé son nouveau directeur général Louis Bourque. «Confession, contrition, compassion.»

Dans la salle de l’Église baptiste évangélique de Victoriaville, M. Bourque s’est ainsi adressé aux journalistes et à un groupe de victimes allégués et leurs proches.

Le directeur général était flanqué du président du conseil d’administration de l’Association, Normand Charest ainsi que du pasteur retraité, Gabriel Cotnoir. Il était le pasteur de la communauté (entre 1980 et 1986) de Victoriaville à l’époque de l’École La bonne semence.

«Pardon, pardon», a déclaré ce dernier à l’intention des anciens élèves.

«Je regrette que durant cette période, nous avons donné l’autorisation au directeur et aux enseignants de pratiquer la discipline corporelle au moyen d’une palette en bois pouvant causer des blessures aux enfants.»

Il a ajouté qu’en 1984, il avait congédié le directeur de cette école pour des «comportements abusifs», mais qu’il avait regretté par la suite de ne pas avoir fait de signalement aux autorités compétentes. «Par manque de connaissances», a-t-il ajouté.

L’ancien pasteur de Victoriaville regrette aussi de ne pas avoir mis fin à l’usage de châtiments corporels, se disant attristé et troublé de constater que les élèves ont souffert de sévices physiques, psychologiques, spirituels, émotionnels et académiques.

Si le président du conseil d’administration de l’Association d’églises baptistes évangéliques n’a pas pris la parole, Louis Bourque l’a fait pour dire que l’arrestation à l’automne 2015 et les accusations pour sévices portées à l’endroit du pasteur Claude Guillot auparavant affilé au regroupement des églises avait été un choc.

Un «très mauvais usage»

«Nous reconnaissons et déplorons que des enfants aient dû souffrir des sévices corporels entraînant des conséquences par un très mauvais usage de la discipline», a déclaré le directeur général.

Il a remercié la personne surnommée Adrien, d’avoir aidé l’Association à mieux comprendre la situation tout en lui demandant pardon de ne pas avoir capté le message qu’il essayait de communiquer depuis plusieurs années.

Le directeur général a également admis des «maladresses» dans les communications publiques de l’Association donnant à penser qu’elle «voulait cacher des choses, principalement aux victimes présumées».

M. Bourque a dit que l’Association collaborerait à l’enquête et modifierait ses procédures le cas échéant pour le «bien de tous et le respect des lois en vigueur».

Il a invité les victimes à consulter des organismes tels la CAVAC et l’IVAC afin de recevoir du soutien.

Parce que le dossier Guillot doit se retrouver au palais de justice de Québec en août, que les enquêtes ne sont pas terminées, que d’autres victimes pourraient porter plainte, l’Association n’a pas voulu répondre aux questions des médias.

Elle a toutefois invité des victimes présumées à prendre la parole devant les journalistes, ce que deux d’entre elles ont fait, dont celui qu’on appelle Adrien.