Beau temps mauvais temps, la passion anime Marc Bergevin

CONFÉRENCE. Malgré les hauts et les bas, Marc Bergevin, le vice-président exécutif et directeur général du Canadien de Montréal, l’affirme bien haut : il ne changerait pas d’emploi. Le hockey, c’est ce qu’il connaît, c’est sa passion.

Marc Bergevin a été acclamé, mercredi soir, par plus de 450 convives venus l’entendre à l’occasion de la 12e soirée Tapis rouge organisée par la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable (CCIBFE) au Centre des congrès de l’Hôtel Le Victorin.

Pendant une bonne heure, le DG du Canadien s’est adressé à l’auditoire, consacrant la dernière demi-heure à répondre à la douzaine de questions des gens d’affaires sylvifrancs.

Marc Bergevin a fait rire la galerie à plusieurs occasions avec son humour. Quand la directrice générale de la CCIBFE, Josée Desharnais, a invité l’auditoire à éviter le Canadien dans les questions, à questionner «le parcours» du conférencier, Bergevin a répondu tout de go : «J’ai pris la 20 tout le long».

L’homme dit avoir beaucoup appris depuis son arrivée à Montréal en 2012. «Ëtre DG à Montréal et à Chicago, c’est complètement différent. Tu ne peux pas savoir ce que c’est qu’être DG à Montréal tant que tu ne te retrouves pas dans le siège», a-t-il dit, avant d’y aller d’une comparaison.

À Chicago, à la suite d’une défaite, les partisans, le lendemain, parleront des autres équipes sportives, mais non pas des Blackhawks. «À Montréal, après une défaite, les gens vont continuer d’en parler jusqu’au prochain match. Ils essaient de trouver des solutions, ils auront des suggestions», a-t-il noté, avant de dire qu’il appréciait «la passion» des partisans du CH.

«Le hockey, ici, c’est une religion, a-t-il ajouté. J’aime, j’adore ce que je fais. Je ne changerais pas d’emploi.»

Et cela même si le poste n’est pas de tout repos. «En arrivant à Montréal, je n’avais pas de cheveux gris. Aujourd’hui, à l’aéroport, le même gars qui fait mes souliers, fait mes cheveux», a-t-il lancé, la foule riant aux éclats.

Le Canadien a traversé une tempête. Le DG prévient qu’il y en aura d’autres. «Il faut toujours gardé «le focus» quand ça va mal, mais aussi quand tout se passe bien. Il faut rester concentré sur ce qu’on a à faire», a-t-il souligné.

Pour Marc Bergevin, Geoff Molson représente le patron idéal. «C’est la personne idéale avec qui travailler, a-t-il mentionné. Une personne qui a les pieds sur terre, honnête, qui me donne les outils nécessaires sans mettre la main sur le volant. C’est moi qui conduis l’auto.»

Des questions

C’est Marc Bergevin, lui-même, qui a amorcé la période de questions en lançant, à la blague: «Avez-vous des questions pour mes réponses?»

Peu de temps après, une personne a dérogé à la règle en lui demandant s’il allait effectuer un échange cette année.

Bon joueur, le DG du Canadien a répondu : «Je ne sais pas, peut-être.»

L’homme d’affaires, Marcel Dubois, après avoir salué son geste de vrai leader d’avoir pris le blâme pour les insuccès de l’équipe, l’a questionné sur ce qui s’est passé par la suite. «Quand les choses vont moins bien, il y a quelqu’un qui prend charge. Dans une équipe de hockey, c’est le DG. Et ensuite, tu délègues ce que tu veux. Mais à la fin de la journée, tout est sur mes épaules. Mais c’est certain qu’il y a eu de bonnes conversations.»

Un DG, dans l’esprit de Marc Bergevin, doit être en mesure d’essuyer les critiques.

Un autre homme d’affaires, Jean Marcotte, a voulu que le conférencier raconte certains faits pour motiver les jeunes à ne pas renoncer devant les difficultés.

Marc Bergevin a raconté ses moments difficiles, notamment son séjour dans la Ligue américaine après avoir dans la Ligue nationale de hockey. «Dans la vie, tomber, c’est correct, a-t-il illustré, mais il faut savoir se relever.»

La gestion de joueurs millionnaires, les gens l’ayant influencé et marqué ont aussi été abordés. Un homme lui a également demandé quelques trucs pour exercer une influence sur les joueurs, par exemple. «Pas vraiment influencer, a indiqué Marc Bergevin, mais il faut surtout faire comprendre les bonnes raisons, que le hockey est un sport d’équipe. Le but ultime, ce sont les résultats de l’équipe. L’important, c’est ce que tu fais pour l’équipe et non ce que l’équipe fait pour toi.»

La série Lance et compte rejoint-elle la réalité? «Est-ce vrai, comme dans la série, que les DG s’appellent et s’échangent des textos?», a questionné quelqu’un de l’auditoire. «Nous sommes 30 directeurs généraux. On a tous notre façon de faire. Certains envoient des textos, d’autres font des appels, ou les deux. J’ai même reçu un texto ce matin», a lancé Bergevin, faisant ainsi rire les gens d’affaires qui auraient souhaité en savoir plus à ce sujet.

Ce qui ressort aussi des propos de Marc Bergevin, c’est l’importance de croire en soi. Il en a fait la démonstration en racontant les entrevues avec Geoff Molson ayant mené à son embauche en 2012. «Il faut que tu y ailles avec tes idées à toi, à ce que tu crois. Je n’allais pas le rencontrer pour lui dire ce qu’il voulait entendre. Pendant deux heures, les questions venaient de tous côtés. Je répondais, je me sentais bien, je n’avais aucune hésitation.»

Un mot sur Danault

Marc Bergevin, d’entrée de jeu, en prenant la parole, a rappelé le jour où, faisant partie de Blackhawks de Chicago, il s’est pointé à Victo pour voir à l’œuvre «un p’tit Québécois», Phillip Danault.

Les convives n’ont pas manqué d’applaudir. «J’ai convaincu l’équipe de prendre une chance avec Phillip. On l’a repêché en première ronde, le 26e choix. Et aujourd’hui, il évolue dans la LNH. Je crois vraiment qu’il connaîtra une belle carrière», a souligné le DG du Canadien.

Dans son allocution, Marc Bergevin a parlé de son enfance à Montréal, de ses débuts au hockey mineur, de sa carrière junior et professionnelle, puis de sa retraite à 39 ans, après une carrière de 20 ans.

S’il a tenté l’expérience derrière le banc comme entraîneur adjoint, Marc Bergevin a finalement compris sa passion, celle de gérer une équipe.

Au final, l’homme de hockey a toujours fait ce qu’il aimait. «À 50 ans, je suis chanceux, je n’ai jamais travaillé», a-t-il conclu.

Marc Bergevin dit avoir bien apprécié son expérience devant quelque 450 personnes, ce qui constituerait son plus grand auditoire à ce jour.

«J’ai bien aimé, a-t-il répondu à Josée Desharnais. Mais l’important, c’est plutôt, est-ce que les gens ont apprécié.»

Les gens d’affaires ont applaudi chaleureusement, sifflant et entonnant même un air connu.

La Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable a remis au conférencier un chèque de 5000 $ qu’il partagera entre la Fondation du Club de hockey Canadien et l’organisme Centraide.

André Robitaille à l’animation

La CCIBFE a profité de son Tapis rouge pour présenter, en primeur, aux gens d’affaires la nouvelle vidéo promotionnelle pour son 33e Panthéon de la performance qu’animera le comédien et animateur bien connu André Robitaille.

Le Panthéon se déroulera le 6 mai. La période de mise en candidature, par ailleurs, prend fin le 12 février.

Le dévoilement des finalistes se fera à l’occasion du 5 à 7 le 15 mars à L’Évasion.