Le Cégep attache ses centres de recherche à une seule direction

RECHERCHE. «Ou ils peuvent nous propulser, ou ils peuvent nous plomber», a déclaré le directeur général du cégep de Victoriaville, Paul Thériault, parlant des trois centres collégiaux de transfert technologique (CCTT) que le conseil d’administration a résolu d’intégrer au service de la formation continue que dirige Patrick Bérubé.

Tant le directeur général que M. Bérubé croient que cette structure favorisera le travail en collégialité, facilitera l’intégration avec la formation ainsi que la transférabilité des recherches dans les entreprises.

M. Bérubé a ajouté que de créer une synergie entre ÉQMBO entreprises, le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique (CETAB+) et le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) participera au développement des affaires et des stratégies.

Paul Thériault a dû justifier cette décision d’intégrer les trois centres à la direction de la formation continue, sachant que le CETAB+ et le CISA auraient souhaité devenir des organismes à but non lucratif. Il avait eu des demandes répétées en ce sens.

Plusieurs hypothèses ont été analysées, a répondu le directeur général à une administratrice. Les CISA et CETAB+ sont des entités trop récentes et fragiles pour se permettre de les laisser évoluer «en orbite», d’autant qu’en cas de déficit (ce qui a été le cas pour l’un et l’autre), c’est le Cégep qui, de toute façon, doit éponger leurs dettes.

Il aurait été trop coûteux, a-t-il dit, de créer une nouvelle direction (recherche) à la structure pour encadrer les trois CCTT. Et le Cégep aurait surchargé la direction des études en lui donnant la responsabilité d’intégrer les trois CCTT.

M. Thériault a ajouté que les centres de recherche sont appelés à investir des sommes considérables au cours des prochaines années. Le CETAB+, par exemple, souhaite créer une station de recherche. Il vaut mieux, pour le moment, que le Cégep soit intimement associé aux décisions, a souligné le directeur général.

Le président du conseil d’administration du Cégep, Jean Lambert, a observé que, jusqu’à maintenant, les centres de recherche travaillaient en «silo» et qu’il fallait éviter qu’avec le temps, chacun en vienne à se comporter comme s’il s’agissait de «son» entreprise.

Le rattachement des trois centres à la direction de la formation continue et de la recherche n’aura pas d’incidences sur le personnel d’encadrement de chacun des centres, a noté M. Thériault. ÉQMBO Entreprises reste sous la responsabilité de Martin Demers, le CETAB+ sous celle de Serge Préfontaine et le CISA sous Simon Dugré.

M. Thériault a dit que n’était pas écartée à tout jamais la possibilité qu’un jour, plus solides, les centres puissent devenir des organismes à but non lucratif. «Mais pour l’instant, il faut que le Cégep les aide!»

Par contre, on a créé un organisme à but non lucratif le 9060839 Canada Centre afin de toucher une subvention de 768 000 $ en provenance du fonds de diversification économique créé à la suite de la fermeture de la centrale nucléaire de Gentilly. L’institution qu’est le Cégep ne peut y prétendre. La subvention servirait les fins de la recherche en agriculture biologique.