Les maires présentent leur étude de regroupement

DAVELUYVILLE. Les maires de Daveluyville et de Sainte-Anne-du-Sault, Antoine Tardif et Ghyslain Noël, ont convoqué la population des deux municipalités, samedi, afin de dévoiler les grandes lignes de leur étude de regroupement.

Se réunissant de façon intensive depuis janvier, les deux conseils municipaux en sont venus à la conclusion d’allier leurs forces pour ne faire qu’un. «Ce regroupement est la meilleure option possible, puisque nous partageons déjà plusieurs services comme la voirie, le centre des loisirs, la bibliothèque et l’usine de filtration», a fait savoir d’entrée de jeu M. Noël.

Le nom de Ville de Daveluyville a été convenu pour sa nouvelle appellation. Elle entrera en vigueur lors des élections de 2017.

Pour l’instant, un conseil provisoire sera mis en place jusqu’à cette date. Les maires siègeront en alternance et les postes actuels des conseillers seront toujours actifs. Advenant le cas d’une démission, il n’y aura pas de remplacement.

Enfin, le nouveau conseil lors de ces élections sera composé d’un maire ainsi que de deux conseillers provenant de Daveluyville et de Sainte-Anne-du-Sault. Deux autres sièges seront occupés par des résidents de l’une des deux municipalités.

Des avantages… et des inconvénients

Dans leur présentation, les deux maires ont dressé une liste d’avantages et d’inconvénients à regrouper leur municipalité respective. Des économies substantielles pourraient être réalisées grâce à cette alliance.

Ils estiment qu’annuellement, la nouvelle mouture serait en mesure d’épargner 129 400 $. De plus, la subvention de 121 100 $ du PAFREM (Programme d’aide financière au regroupement municipal) pourra être réinvestie ailleurs.

Également, la mise en place d’une seule administration permettra un processus décisionnel facilité et moins lourd, en plus de sauver dans ce domaine (moins de factures payées en double, nombre d’élus).

En contrepartie, certains désavantages ressortent. Par exemple, des dépenses reliées à la confection du plan de la nouvelle ville, d’une description technique et la demande à la toponymie (en partie remboursées par le PAFREM) seront à prévoir. Une période d’harmonisation de la structure de taxation pour tous les immeubles ainsi qu’une période d’adaptation pour les citoyens et les employés municipaux seront requises.

Néanmoins, Ghyslain Noël et Antoine Tardif ont confiance en leur projet. «Un peu comme à la fin de notre diaporama, l’objectif est d’unir nos forces. C’est notre source de motivation pour développer notre communauté et notre vision d’avenir», a fait savoir le maire de Sainte-Anne-du-Sault. «Nous sommes en compétition avec toutes les municipalités avoisinantes et si nous désirons devenir un pôle attrayant, nous devons nous unir pour regarder vers l’avant. Au final, ce sera avantageux, et ce, bien au-delà de l’aspect monétaire», a renchéri son homologue de Daveluyville.

Des questions… et de la grogne

Bien entendu, les convives présents au Centre communautaire de Daveluyville lors de cette consultation publique avaient soif de réponses face à ce projet. Durant les presque deux heures qu’a duré la période de questions, ils ont voulu savoir, entre autres, ce qui allait devenir de leurs services et surtout de leur avis d’imposition.

Les deux maires ont établi que la formule de taxation sera celle d’un régime de taxes foncières à taux variés. Des taux spécifiques s’appliquent selon les catégories suivantes : les immeubles résidentiels et les immeubles agricoles, les immeubles de six logements et plus, les immeubles non résidentiels et les immeubles industriels.

Les services de loisirs, la police, le service incendie et les premiers répondants seront financés à 75% par voie de tarification et 25% selon l’évaluation du bâtiment. Par ailleurs, les deux municipalités conserveront leur dette respective.

Par contre, il y a statu quo ou diminution pour toutes les catégories d’immeubles à Daveluyville. Le même principe s’applique pour le résidentiel et le six logements à Sainte-Anne-du-Sault, sauf pour les secteurs commercial et industriel, qui verront leur compte augmenter.

D’autres ont dénoncé les mesures prises et ont affiché leur mécontentement, notamment pour ce qui est du futur nom. Plusieurs citoyens de Sainte-Anne-du-Sault se sont levés en défaveur de cette appellation et ont même exigé la démission du maire Noël.

«Il faut passer outre cela, s’est-il défendu. Nous avons pesé le pour et le contre et nous sommes parvenus rapidement au fait que c’était la meilleure décision, non seulement en matière de visibilité déjà en place, mais également de par son nom associé à un dynamisme industriel.»

Ceux qui s’opposent à ce regroupement pourront faire entendre leur voix lors des prochaines séances du conseil, et ce, jusqu’au 1er août. Ensuite, ils devront le faire par l’entremise d’une lettre au ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire du Québec d’ici le début du mois de septembre. Si ce dernier juge qu’il y a matière à réflexion, des démarches seront entamées.