Une 5e collation des grades à la polyvalente La Samare

PLESSISVILLE. La polyvalente La Samare de Plessisville a organisé, pour une cinquième année consécutive, une collation des grades avec toges et mortiers pour souligner la réussite et le départ de ses finissants vers l’enseignement collégial ou la formation professionnelle.

Cette cérémonie solennelle avait été organisée une première fois en 2011 à l’occasion du 40e anniversaire de l’institution d’enseignement. Plusieurs centaines de personnes, parents et amis, étaient d’ailleurs présentes pour saluer les 132 nouveaux diplômés, soit la plus petite cohorte dans l’histoire de l’école alors que la moyenne se situe plutôt autour de 160.

La directrice de la polyvalente La Samare, Danielle Béliveau, a d’ailleurs souligné que ce n’était pas la quantité, mais bien la qualité qui comptait et a invité les jeunes à viser haut et loin et d’avancer pas à pas et de ne pas se laisser décourager par tout ce qu’il reste à faire tout en souhaitant qu’ils n’oublient jamais ces années passées dans leur école.

Pour sa part, la présidente de la Commission scolaire des Bois-Francs, Paulette S. Rancourt, a mentionné qu’il était très émouvant de voir tout le groupe vêtu aux mêmes couleurs vives pour l’occasion. Gratitude, fierté et succès sont les mots qu’elle a prononcés pour qualifier leur cheminement. «Vous êtes sur la bonne voie et soyez heureux, c’est notre souhait le plus cher.»

Marie-Sol St-Onge

L’assistance a également eu l’occasion d’entendre le témoignage fort prenant de Marie-Sol St-Onge, cette jeune femme artiste-peintre, auteure, conférencière, mère de famille et quadruple amputée venue partager les ingrédients qui lui ont permis de se relever après avoir été atteinte de la bactérie mangeuse de chair qui lui a pris des deux bras et ses deux jambes alors qu’elle n’avait que 34 ans.

«Il y a différentes étapes dans la vie qui, parfois, nous amènent à persévérer et à faire preuve de détermination», a expliqué Marie-Sol, aujourd’hui âgée de 37 ans, racontant sa propre expérience tout en faisant un lien avec les finissants qui n’ont jamais lâché au cours des cinq dernières années pour pouvoir obtenir leur diplôme.

«Dans mon cas, j’étais en pleine santé, nous avions deux beaux garçons, j’avais ma propre entreprise et je vivais ma passion pour les arts quand j’ai gagné à la loto du malheur», d’expliquer la femme originaire de Saint-Hyacinthe et qui demeure à Trois-Rivières.

«La bactérie mangeuse de chair est arrivée sans prévenir, comme un accident d’automobile qu’on ne voit pas venir, avec de lourdes conséquences. Ce fut tout un choc», a-t-elle laissé entendre tout en précisant que ce qui l’a aidée à se relever de cette épreuve, qui a failli la tuer, fut d’avoir compris qu’on n’avait juste une vie et qu’elle était précieuse.

«J’ai cependant pleuré mes dix orteils et mes dix doigts. Ça m’avait enlevé le goût à la vie», de dire celle qui attribue sa motivation à s’en sortir à l’amour de sa famille et à l’entretien de sa passion pour les arts. «J’avais un mari et des enfants qui m’attendaient à la maison et je voulais y retourner pour revivre le bonheur. J’avais perdu mes genoux, mais conserver mes coudes était une bonne nouvelle en soi pour une artiste-peintre, même si j’entretenais de sérieux doutes sur les possibilités que je puisse repeindre un jour. Et puis, je me suis dit que ce serait peut-être possible un jour.»

Un nouveau départ

Après avoir tout réappris avec l’aide de prothèses, Marie-Sol peut aujourd’hui marcher et peindre, un sentiment d’accomplissement incroyable, même si elle est esclave de l’électricité, car elle doit brancher ses jambes, ses mains et son fauteuil électrique chaque jour pour leur permettre de se recharger.

«Je ne vous souhaite que du bon et du meilleur, mais s’il vous arrivait du pire, je vous dis juste de prendre votre mal en patience et d’aller puiser le courage que vous avez dans le fin fond de vous pour passer à travers», a-t-elle lancé aux jeunes.

«Dans mon cas, je me sentais comme dans un brouillard sur l’autoroute où on ne voit pas les lignes devant nous. Je n’arrivais pas à voir quel serait mon futur. Oui j’étais en vie, mais quel allait être mon avenir, je n’en avais aucune idée. Mais qu’est-ce qu’on peut faire quand on nage en plein brouillard. On ne peut pas aller en arrière et on ne peut pas non plus rester sur place. La seule chose pour s’en sortir, c’est d’avancer un pas après l’autre», a-t-elle fait valoir en invitant les jeunes à persévérer dans les carrières qu’ils entreprendront.

«Plein de gens ont été là pour moi. Il y a eu ceux qui m’ont sauvé la vie (médecins, chirugiens, infirmières, etc.) et ceux qui ont amélioré ma qualité de vie (entrepreneurs, plombiers, peintres en bâtiment). Peu importe ce que vous voulez faire dans la vie, allez-y tant que c’est votre passion qui vous allume. Ça va être gagnant et ça va aider les autres», de conclure celle qui a aussi tenu à féliciter tous les diplômés qui viennent de franchir une nouvelle étape dans leur vie.