Le Jardin des rendez-vous s’enracine à Victo

VICTORIAVILLE. À l’angle de la rue Notre-Dame Est et du boulevard Labbé, la Ville de Victoriaville et plusieurs partenaires ayant mis la main à la terre ont aménagé un potager collectif qu’on a appelé le Jardin des rendez-vous. Différent des jardins communautaires où chacun a son petit bout de terrain à cultiver, le jardin potager appartient à toute la collectivité. Les citoyens sont invités à l’entretenir et à cueillir «poliment» leur part.

L’équipe du service de l’environnement de la Ville, dirigée par Serge Cyr, a fait l’inauguration de cette nouvelle aire verte en présence de nombreuses personnes.

La Ville a investi quelque 40 000 $ dans l’implantation du potager urbain, fait d’une trentaine de bacs en bois où l’on a semé et planté des petits fruits (bleuets, fraises, bientôt canneberges), des légumes et des fines herbes. On trouvera des rosiers et des églantiers dont les fruits permettront de mitonner des confitures.

On a aussi planté des arbres. D’autres arbres exceptionnels viendront au cours des prochaines années, Serge Cyr ayant précisé que la Commission scolaire des Bois-Francs et le cégep de Victoriaville – sur les terrains desquels le Jardin est implanté – prêtent une superficie assez grande pour donner de l’expansion au potager urbain.

L’horticultrice Hélène Plante explique que pour commencer, la culture et l’entretien étaient plus faciles dans des bacs. Rien ne dit que, plus tard, le potager ne prendra pas une forme différente.

D’une année à l’autre, on procédera à la rotation des cultures (radis, tomates, aubergines, poivrons, concombres, carottes, etc.), les bacs fabriqués par les membres du Club d’ébénisterie étant tous numérotés.

D’ailleurs, comme le font les élèves en agriculture biologique du Cégep, on affichera chaque semaine au cabanon (contenant les outils) la liste des travaux que les bénévoles auront à faire, éclaircir les rangs du bac numéro 22 par exemple. Pour participer à l’entretien du potager, on peut laisser ses coordonnées au http://vic.to/potagerurbain/benevoles. Tout l’été, le cabanon sera ouvert les lundis, mardis et mercredis de 8 à 20 heures, les jeudis et vendredis de 8 à 16 h 30 et les samedis, de 9 heures à midi.

Le mot «partage» est indissociable de l’agriculture urbaine et de ce mouvement des Incroyables comestibles en train de s’installer à Victoriaville et contribuant aussi au Jardin.

L’horticultrice espère que le Jardin des rendez-vous puisse comporter un aspect pédagogique, la proximité du Cégep et de ses activités en agriculture biologique permettant l’enseignement de ses méthodes de culturales. Elle souhaite aussi stimuler chez les gens le goût du jardinage et de l’horticulture. Le maire Rayes a profité de l’inauguration pour rappeler que Victoriaville n’interdisait pas la culture d’un potager ou d’un jardin dans la cour avant de sa résidence.

Vandalisme?

La question brûle toutes les lèvres. La Ville ne craint-elle pas que le Jardin soit vandalisé?

Serge Cyr dit que les expérimentations faites par la Ville au réservoir Beaudet et au garage municipal ont été satisfaisantes, les gens s’étant montrés respectueux. Ce genre de potager existe en Angleterre depuis 2008 et il semble que les choses se passent bien, toujours selon M. Cyr.

La proximité du poste de police et les trois caméras de surveillance du potager devraient décourager les malfaiteurs.

Une aire de repos

Au Jardin des rendez-vous, on pourra aussi s’asseoir devant une œuvre fontaine créée par les écodesigners Robert Hamel et Mario Lambert. Fidèles à eux-mêmes, les deux artistes ont conçu une œuvre entièrement faite avec des matériaux récupérés, des rebuts municipaux.

Enseignant à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie Robert Hamel l’a décrite en termes tout aussi poétiques que techniques.

S’appuyant sur trois cercles de béton illustrant les trois sphères du développement durable (économique, social et environnemental) la structure s’élève prenant la forme du V pour une Victoriaville verte. Un filet d’eau y coulera faisant bouger les couverts de puisards. On y verra aussi des panneaux de signalisation en lien avec l’environnement, le respect, le monde scolaire. Éclairée par l’intérieur, le soir, elle prendra une autre dimension avec les phares des véhicules.

À vol d’oiseau, on pourrait aussi constater que les créateurs ont pensé à tout, le symbole des trois R (réduire, réutiliser, recycler) ayant été apposé sur le dessus, attirant l’attention de ceux qui cherchent le berceau du développement durable qu’est Victoriaville par Google Map, a dit Robert Hamel en riant.