Guylaine Martin met la main sur le Renaud-Cyr

SAINT-SAMUEL. Guylaine Martin, propriétaire des Jardinets de la paysanne, a vu son travail récompensé en obtenant un bel honneur, la reconnaissance Renaud-Cyr dans la catégorie «artisan». Le prix lui a été remis lors d’une cérémonie à Montréal.

Créé à la fin des années 90, le prix Renaud-Cyr constitue une reconnaissance des professionnels de la table pour leur contribution remarquable à la culture gastronomique du Québec.

Une reconnaissance du lien, précise-t-on, qui doit exister entre producteurs et cuisiniers, tant pour le développement des régions que pour celui de la culture culinaire du Québec.

Le Renaud-Cyr vise à reconnaître le savoir-faire des professionnels, des chefs, des pâtissiers, des cuisiniers, des producteurs et des transformateurs qui travaillent à la valorisation des produits et de la cuisine du Québec.

Décédé en 1998, Renaud Cyr était un chef cuisinier. Il a été chef propriétaire du Manoir des Érables à Montmagny de 1975 à 1993.

La création du prix reconnaissance s’inspire de sa philosophie, à savoir le développement d’une culture culinaire basée sur les liens étroits entre le travail du chef et celui de l’artisan.

Guylaine Martin, autrefois cuisinière avant de se lancer dans la production de légumes pour la restauration haut de gamme, a vu le chef Jean-Paul Grappe l’inscrire au prix Renaud-Cyr. Il l’en a informée par écrit en saluant la qualité de ses produits.

À la suite de l’inscription, la productrice du rang des Chênes à Saint-Samuel a monté un imposant dossier, étoffé, sur lequel se basait le jury. Et les efforts déployés ont porté fruit.

Une dizaine de jours avant la cérémonie, Guylaine Martin a reçu un coup de fil de celui qui l’avait inscrite. «En l’entendant, je savais… », a-t-elle confié au www.lanouvelle.net.

«J’étais folle… a-t-elle ajouté. C’est presque la consécration pour les heures et les heures passées à faire les jardins. Voilà une belle reconnaissance qui arrive à point. C’est bon pour l’égo, mais je ne me crée pas d’attente outre mesure. Je garde les pieds bien sur terre.»

Avec le Renaud-Cyr, Guylaine Martin voit tout son travail reconnu et y puise une motivation pour continuer.

Si parfois l’ampleur de la tâche a pu constituer une source de découragement, Guylaine Martin, avoue avoir connu toute une dernière année avec notamment la Balade gourmande au mont Arthabaska.

À l’automne, elle fera partie des portes ouvertes de l’UPA. Elle a également pris part à Provender, un marché virtuel destiné à la restauration dans la région de Montréal.

Bref, la paysanne multiplie les actions, les initiatives pour élargir ses horizons, elle qui fait affaire avec une vingtaine de restaurants et d’hôtels principalement au Québec. «J’aimerais bien, à moyen terme, développer le marché à New York», a-t-elle admis.

Pour le moment, la grosse période d’amène. Elle compte déjà un employé, et souhaite pouvoir en embaucher une dizaine, reconnaissant cependant que le recrutement de la relève n’est pas facile. «Au départ, il y a un aspect attirant dans le fait de travailler dehors. Mais les gens se rendent compte que la nature est dure», a-t-elle noté.