Moins cher faire le plein à Plessisville qu’à Thetford Mines

THETFORD MINES. Les Québécois ne sont pas tous égaux devant la pompe. En effet, les automobilistes thetfordois paient souvent de cinq à dix cents de plus qu’à Plessisville pour un obtenir un litre d’essence ordinaire.

Les détaillants de Plessisville, au Centre-du-Québec, se réfèrent à la tendance des prix fixés à Drummondville alors que ceux de Thetford Mines vont plutôt suivre les prix de Chaudière-Appalaches, très semblables à ceux de Québec.

La porte-parole de CAA-Québec, Anne-Sophie Hamel, peine à comprendre comment les détaillants de Plessisville sont capables d’offrir des prix aussi bas. «Drummondville, c’est une région qui s’explique bien parce que sa position géographique est très avantageuse entre Québec et Montréal. Les gens savent que l’essence est généralement moins chère, donc, ils arrêtent en très grand nombre. Le volume des ventes couvre amplement le fait que la marge au détail est plus faible. Plessisville est quand même loin de l’autoroute alors ça s’explique difficilement», a-t-elle mentionné au Courrier Frontenac.

Il semble que ce soit au niveau des marges au détail, incluant les profits et les frais d’exploitation, où l’on constate une grande différence entre les deux régions. Au moment d’écrire ces lignes, celle-ci était de 1,8 cent à Plessisville ce qui semble très bas puisque la normale prélevée était autour de 5,3 cents. En revanche, les détaillants thetfordois se prenaient une marge de 5,5 cents, soit un montant également inférieur à la normale de 6,7 cents.

Cela s’expliquerait par des décisions d’affaires. «Des fois, quand le volume de ventes est bon ou si dans les semaines précédentes leurs marges étaient un peu plus élevées, il peut y avoir un réajustement. Habituellement, quand les détaillants ont des marges très faibles, ça ne perdure pas très longtemps», a renchéri Anne-Sophie Hamel.

A-t-on raison de se plaindre?

D’après Anne-Sophie Hamel de CAA-Québec, les automobilistes voudront toujours payer moins cher pour leur essence. Elle dit comprendre que cette situation puisse fâcher les consommateurs considérant le fait que Plessisville est située à environ 40 minutes de Thetford Mines.

«Dans cette industrie, il s’agit de réalités très régionales. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous pouvons difficilement comparer une région à l’autre. Nous comprenons tout à fait les automobilistes», a-t-elle confié.

Résoudre le mystère

La porte-parole de CAA-Québec a confié qu’il n’est pas facile d’obtenir des réponses de la part de l’industrie pétrolière entourant la fixation des prix à la pompe. «Les compagnies gardent leurs stratégies et leurs façons de faire pour elles. Les permis d’exploitation à Thetford Mines sont peut-être plus élevés qu’à Plessisville. Je n’ai toutefois pas les chiffres pour le confirmer. Nous nous basons beaucoup sur les données de la Régie de l’énergie et sur ce que l’on voit sur le terrain. Souvent, nous sommes en mesure de faire des analyses comme dans la situation de Drummondville», a ajouté Mme Hamel.

Selon elle, la concurrence peut également jouer un rôle sur le prix de l’essence, mais le contraire également. «Si dans une municipalité il n’y a pas beaucoup de stations-services, celles-ci n’auront pas peur de perdre leur clientèle, alors à ce moment-là elles ont moins besoin de suivre les compétiteurs affichant moins cher. Il y a différents facteurs qui peuvent venir expliquer les différences de prix d’une région à l’autre», a conclu la porte-parole de CAA-Québec.

Précisons que le Courrier Frontenac a entrepris des démarches auprès de certains détaillants de la région sans toutefois obtenir la collaboration souhaitée.