Une statue sort enfin du confessionnal

VICTORIAVILLE. Vient de sortir du confessionnal où elle a été remisée pendant près de 20 ans une statue du Christ ressuscité offerte en 1995 à l’église Saint-Christophe-d’Arthabaska par Cécile Laroche et son mari boulanger Roméo Chouinard.

Quatre paroissiens, Luc-André Verville, Jacques Croteau, Jacques Fleury et Serge Fleury, ce dernier présidant la Fabrique Saint-Christophe-d’Arthabaska, ont travaillé à lui retrouver une place dans l’église.

Ils l’ont hissée tout en haut, fixée à la balustrade du jubé à l’arrière, l’«ascension» ayant eu lieu juste à temps pour recevoir les applaudissements des fidèles à la messe de Pâques.

Comme la patrimoniale église Saint-Christophe-d’Arthabaska est classée monument historique, il a d’abord fallu obtenir du ministère de la Culture l’autorisation de réinstaller la statue de bois, explique le marguillier Verville.

Il rappelle que cette sculpture achetée au prix de 10 000 $, œuvre de l’artiste Benoi Deschênes de Saint-Jean-Port-Joli, avait d’abord eu sa place au faîte du chœur devant une toile du mont Arthabaska.

Elle remplaçait le baldaquin du maître-autel que le renouveau liturgique avait malheureusement «saccagé» aux alentours des années 1967, rappelle M. Verville.

La sculpture, mesurant 1,72 mètre et pesant 52 kilos, n’est finalement pas restée longtemps à son emplacement initial puisqu’en 1997, on restaurait plusieurs pièces du mobilier de l’église, dont le baldaquin du maître-autel.

La statue avait alors été remisée dans le confessionnal situé à l’arrière de l’église. Elle y a été, pour ainsi dire, «oubliée» pendant 18 ans. «Heureusement, toutefois, elle a pu s’y conserver, à l’abri de l’humidité», observe encore M. Verville.

«On s’est demandé où on pourrait la réinstaller», poursuit-il, faisant remarquer qu’à l’avant de l’église, l’œuvre statuaire est déjà impressionnante.

Construite en 1873, l’église Saint-Christophe-d’Arthabaska, parée dix ans plus tard de ses ornements, de ses tableaux (certains présentent les premiers coups de pinceau de Suzor-Coté), de ses sculptures, de ses vitraux, est la seule église des Bois-Francs à être classée monument historique.

Les quatre paroissiens ayant voulu réhabiliter la statue du Christ ressuscité ont trouvé les moyens et le support qu’il fallait. Cette sculpture faite de panneaux de tilleul a la particularité de devoir être suspendue, puisqu’elle ne peut tenir sur la base de ses pieds ou sur un socle.

«Et la petite histoire retiendra que sur les douze écrous… comme les douze apôtres, un s’est comporté en Judas», raconte M. Verville. Mais que les fidèles se rassurent, la statue est solidement ancrée au jubé et ne risque pas de leur tomber sur la tête.