Barricader son compteur n’est pas une option

PLESSISVILLE. Craignant une surfacturation de sa consommation électrique sur ses prochains comptes et des effets potentiels sur sa santé en raison des radiofréquences émises, un client d’Hydro-Québec de Saint-Pierre-Baptiste n’a pas manqué de compliquer le travail de remplacement du compteur électronique utilisé à son chalet en le barricadant.

L’homme, qui a voulu garder l’anonymat, estime avoir agi ainsi pour signifier son opposition à l’installation du compteur intelligent et même à l’option de retrait comme solution de rechange.

«La seule option qui me convenait était celle de pouvoir garder le compteur actuel», a résumé le citoyen qui n’en revient pas qu’Hydro ait quand même procédé à son remplacement sans son consentement «Ce n’est pas catholique du tout. C’est un viol de propriété», a-t-il fait savoir précisant ne plus se sentir maître chez lui.

Aucun risque à prendre

Dans un premier temps, la société d’État rappelle qu’il n’y a pas de risques à prendre à essayer de barricader un compteur. «J’en ai le cœur qui flanche chaque fois que j’entends une telle histoire, car dès que l’on perfore l’embase du compteur, il y peut y avoir danger d’électrocution», de raconter la porte-parole d’Hydro-Québec, Nathalie Vachon.

Mme Vachon mentionne que la seule alternative approuvée par la Régie de l’énergie est l’option de retrait pour un client ne souhaitant pas l’installation d’un compteur de nouvelle génération. «Un client qui demande l’installation d’un compteur non communicant devra cependant assumer des frais d’installation de 15 $ en plus de frais de relève de 60 $ par année. Si la demande est faite au-delà du délai de 30 jours, les frais d’installation appliqués seront de 85 $.»

Pour la porte-parole d’Hydro-Québec, c’est l’unique option qui s’applique. «Toute autre action comme barricader le compteur ou laisser une note ne constitue pas un refus valide», mentionne-t-elle. À l’échelle nationale, le nombre de demandes d’installation d’un compteur non communicant exigeant une relève manuelle est inférieur à 1%.

«La décision de remplacer les compteurs actuels n’est pas un choix, mais une nécessité pour Hydro-Québec», souligne également Mme Vachon. «La moitié de nos appareils comptent plus de 25 ans et nous voulons tous les remplacer avant la fin de leur durée de vie utile.»

Surfacturation et santé

Mme Vachon a tenu par ailleurs à se faire rassurante pour les clients qui auraient peur d’une surfacturation précisant que les nouveaux appareils lisent la consommation d’électricité réelle des clients et qu’ils ont tous subi un processus d’homologation rigoureux avant d’être installés.

«Le remplacement des compteurs n’a aucun lien. Ce qui fait varier la facture d’électricité, c’est la température, le nombre d’occupants et les habitudes de consommation. Quand on a un hiver froid comme celui actuel et que le coût de chauffage représente 50% de la facture, il est certain que pour maintenir la demande, la consommation d’énergie sera plus importante.»

Au niveau santé, Hydro-Québec assure que les compteurs de nouvelle génération ne présentent aucun risque et que l’entreprise suit de très près les recherches réalisées sur les effets potentiels des radiofréquences.

La solution retenue pour le remplacement des compteurs se conforme largement aux normes de Santé Canada et le niveau d’exposition aux radiofréquences à un mètre d’un compteur de nouvelle génération est 120 000 fois inférieur aux limites recommandées par le ministère fédéral.

Mme Vachon invite d’ailleurs les clients qui ont des préoccupations ou des inquiétudes de ne pas hésiter à se rendre sur le site Internet à l’adresse : compteurs.hydroquebec.com où on retrouve toute l’information disponible.

Dans la MRC de L’Érable

La MRC de L’Érable compte environ 13 000 compteurs. La grande majorité des lettres avisant le client que le compteur serait remplacé ont été envoyées, et près de 70 % des compteurs ont été installés sur l’ensemble de la MRC.

Les principales villes sont Princeville (complétée à 85 %), Plessisville (complétée à 90 %) et Saint-Ferdinand où le déploiement débute. Le déploiement est également en cours dans l’ensemble de la MRC.