Une pétition pour contrer les coupes à l’aide sociale

VICTORIAVILLE. La Maison de thérapie Victoriaville-Arthabaska et l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance espèrent toujours que le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale renonce à ses coupes, menaçant de priver les prestataires d’aide sociale de l’accès à des services pour se sortir de leurs problèmes de drogues ou d’alcool.

L’Association mise sur la pression populaire, faisant actuellement circuler une pétition afin de réclamer du ministère qu’il recule avec son projet de loi.

On peut la retrouver par l’intermédiaire de la page Facebook de la Maison. (https://www.facebook.com/pages/Maison-de-th%C3%A9rapie-Victoriaville-Arthabaska/192226820927368)

Il y a quelques jours, au Parlement, accompagné et appuyé des députés péquistes Jean-François Lisée et Harold LeBel et de la députée de Québec solidaire, Manon Massé, le directeur général de l’Association, Vincent Marcoux, a rappelé quelles incidences auraient les coupes à l’aide sociale pour les personnes alcooliques et toxicomanes.

Avec un chèque de 200 $ par mois, les personnes sans domicile n’auraient plus accès à une thérapie. Ils forment le gros de la clientèle de ressources comme la Maison de thérapie de Victoriaville-Arthabaska.

M. Marcoux estime à 7300 le nombre de personnes menacées de perdre l’accès aux services de dépendance. Il appréhende la fermeture de 40 centres au Québec et la perte de 800 emplois. Les «économies» de 6 millions $ estimées par le ministère engendreraient des coûts de 30 millions $, affirme M. Marcoux. Cela, explique-t-il, parce que les prestataires d’aide sociale incapables d’obtenir une thérapie se retrouveraient en prison, à l’hôpital ou à la rue.

À Victoriaville, le directeur général de la Maison de thérapie, Benoît Prince, précise qu’il en coûte 174 $ par jour en milieu carcéral et 800 $ quotidiennement pour une personne hospitalisée. La Maison victoriavilloise abrite 32 places, 10 étant occupées par des personnes qui auraient dû se retrouver en prison. La thérapie coûte quelque 70 $ par jour par prestataire au gouvernement, estime-t-il encore.

Les lettres, le point de presse au Parlement, les interventions des députés de l’opposition n’ont toujours pas fait broncher le gouvernement libéral.

Les centres de thérapie ont demandé une rencontre avec Sam Hamad, nouveau titulaire du ministère de l’Emploi et de la Solidarité, François Blais ayant été nommé à l’Éducation.

Benoît Prince soutient qu’il serait incapable de mettre la clé dans la porte de la Maison de thérapie de Victoriaville parce qu’il voudrait continuer d’offrir des services aux gens désireux d’émerger de leurs problèmes de drogues et d’alcool. La clientèle de la Maison devrait toutefois se limiter à des gens qui disposent de moyens financiers pour obtenir les services. «Et ce serait déplorable pour les personnes les plus démunies», celles-là composant d’ailleurs le gros de la clientèle de la Maison, observe-t-il encore.

Quelques données

215

Le nombre de personnes accueillies par la Maison de thérapie de Victoriaville-Arthabaska depuis son ouverture en janvier 2013.

66%

Les hommes composent les deux tiers de la clientèle de la Maison.

30%

Pourcentage de résidents ayant moins de 30 ans

50%

Pourcentage des gens qui n’avaient pas de domicile fixe au moment de leur arrivée.

50%

Pourcentage des gens qui vont jusqu’au bout de leur thérapie.