Intimidée et agressée à l’école

VICTORIAVILLE. Une adolescente de 14 ans a subi de l’intimidation à l’École secondaire Le boisé de Victoriaville allant même jusqu’à des voies de fait, comme le démontre clairement une vidéo. Les images montrent qu’elle est frappée au visage par une autre jeune fille.

La mère de l’adolescente intimidée a contacté le www.lanouvelle.net pour faire part des moments difficiles que traverse sa fille présentement. «C’est important d’en parler pour éviter que cela se répète, pour ne pas que ça arrive à d’autres. Il faut en parler pour que ça cesse parce que c’est pénible à vivre», souligne la maman.

Tout a commencé, selon elle, par un conflit entre l’adolescente et son ex-ami de cœur, un adolescent de 16 ans. Ils sortaient ensemble depuis le mois d’août. Puis, une dispute a éclaté dans le couple. «Le 31 décembre, ma fille a mis fin à la relation. Elle a informé le garçon en lui acheminant un texto. Mais l’adolescent, même s’il s’est fait une nouvelle copine, n’a pas accepté la rupture», raconte la mère de l’adolescente.

Dès lors, selon elle, le jeune garçon aurait incité son entourage à se mettre à dos l’adolescente. «Ma fille se faisait suivre à l’école, on l’insultait également», relate la maman.

Puis, tout a dégénéré en agression le 15 janvier. «Ce jour-là, ils ont cherché ma fille dans l’école pour finalement la retrouver dans le stationnement des autobus. C’est à cet endroit qu’elle a reçu un coup au visage», mentionne la mère.

Des moments difficiles

Le lendemain, l’adolescente ne s’est pas présentée en classe. «Elle ne voulait pas retourner à l’école. Elle avait peur», signale sa mère.

Elle a repris le chemin de l’école le lundi suivant. «Je lui ai dit de ne pas rester seule, de demeurer avec ses amis», note-t-elle.

Le lendemain de l’agression, la maman a rencontré des membres de la direction de l’établissement scolaire. «Je leur ai montré la vidéo. Ils m’ont dit qu’ils régleraient ça. Mais rien n’a été fait depuis, dit-elle au moment de l’entrevue, quelques jours plus tard. L’adolescente, qui a frappé ma fille, n’a reçu aucune conséquence.»

La Sûreté du Québec a aussi été saisie de l’affaire. Une plainte formelle a été déposée. L’adolescente a livré sa déposition à un policier qui s’est présenté à son domicile.

La mère de famille souhaite que le dossier bouge. «Je veux que la direction d’école agisse, qu’il se passe quelque chose. On ne sait pas jusqu’où peut mener l’intimidation. Ça peut même conduire au suicide, parfois. Ma fille en est affectée, ça me fait peur», confie-t-elle.

La maman souhaite une plus grande sévérité dans les cas d’intimidation. «On doit aussi faire preuve d’une plus grande vigilance», ajoute-t-elle.

Violence et intimidation : des mesures mises en place

Les établissements scolaires déploient diverses mesures pour faire face aux cas de violence et d’intimidation. «Les écoles possèdent un plan de lutte contre l’intimidation», précise Sandra Houle, directrice de l’École secondaire Le boisé.

Les cas du genre sont pris au sérieux, assure-t-elle. «La dénonciation constitue la première chose à faire. Mais c’est aussi la chose la plus difficile pour les jeunes. Le principal défi consiste à amener les jeunes à en parler, à dénoncer», note la directrice.

Cette dénonciation peut venir de la personne victime d’intimidation ou d’un témoin.

Quand un cas survient, un billet de signalement est rédigé pour les membres du personnel. Chaque niveau, de la première à la cinquième secondaire, possède son éducateur. L’un d’eux est informé de la situation. «Et puis, on mène toujours une enquête», souligne Sandra Houle.

On distingue, à l’école, les conflits et l’intimidation. «Quand survient un conflit, on le règle à l’interne. L’intimidation, elle, se répète sur une longue période», explique-t-elle.

L’établissement a recours à divers intervenants, médiateur, psychologue, psychoéducateur pour se pencher sur la situation. «La loi même nous oblige d’intervenir. Tout est noté, un rapport est produit, un suivi est réalisé. On prend ça au sérieux», indique la directrice de l’école Le boisé.

Il y a certes l’action, mais l’institution privilégie aussi la prévention. «Un comité de travail existe. Il se réunit tous les mois. On essaie de trouver de nouveaux projets. Des animations se font, des ateliers se tiennent à tous les niveaux pour parler d’estime de soi, d’intimidation, de cyberintimidation également», fait savoir Mme Houle.

Des résultats

Les actions posées en présence de situations problématiques semblent produire des résultats, comme le montrent certaines statistiques.

«L’an dernier, 47 situations nous ont été signalées sur 1750 élèves. C’est peu, reconnaît Sandra Houle. On sait qu’il y en a davantage. Mais ces 47 dossiers ont été réglés.»

Les jeunes impliqués dans des situations de violence peuvent subir différentes conséquences, qu’il s’agisse d’une suspension, d’une rencontre avec les parents à l’école ou autres. «Mais nous apportons aussi notre aide, notre soutien. Les parents aussi, par ailleurs, ont besoin d’accompagnement», précise la directrice.

Des jeunes peuvent aussi devoir se soumettre à des contrats d’engagement, à respecter certaines conditions.

Les conflits, les situations mènent à de nombreuses rencontres, à plusieurs interventions. «Parfois, on pense avoir réglé un cas, mais la situation perdure. Certains peuvent aimer alimenter des conflits. Nous devons continuer à intervenir. Les interventions directes demeurent une priorité», conclut Mme Houle.