Michael Boulay se fait marchand de bonheur

VICTORIAVILLE. À la suite du terrible accident pour lequel Didier Terancier a été condamné à la prison, Michael Boulay se retrouve en fauteuil roulant pour le reste de sa vie. Mais s’il a perdu l’usage de ses jambes, la bonté demeure intacte chez le jeune Victoriavillois âgé de 27 ans.

«Il a toujours eu un grand cœur. Il a toujours aidé tout le monde», témoigne un ami de toujours, Raynold Delly.

Ainsi, depuis environ six mois, depuis l’été, en fait, Michael Boulay organise des concours sur Facebook, remet différents cadeaux, simplement pour faire plaisir. «Je le fais pour partager le bonheur», dit-il.

Un tel projet lui trottait dans la tête depuis un certain temps. «C’est un coup de pouce pour le bonheur. Ça peut apporter un peu de joie, un peu de bonheur aux gens dans le besoin ou non. Ça fait toujours du bien de recevoir un petit cadeau», note-t-il.

À chaque concours, Michael Boulay produit une vidéo pour le présenter. Et les gens répondent fort bien. L’une de ses vidéos a enregistré plus de 120 000 visionnements et quelque 5000 partages.

Il suffit, pour participer, d’accéder à sa page Facebook «marchand de bonheur». «Tu «likes» et tu partages. J’alloue un certain laps de temps ou encore, après un certain nombre de «j’aime», j’effectue un tirage au sort. Ainsi, c’est équitable pour tous», explique Michael Boulay.

Jusqu’ici, le jeune homme a tenu une quinzaine de concours, proposant des prix de toutes sortes. «Je ne le fais pas pour mon profit. D’ailleurs, j’ai souvent payé de ma poche. Je le fais pour les autres.»

Raynold Delly le confirme : «Il le fait pour aider. Ça l’occupe, ça lui permet de se changer les idées, et de rencontrer des gens».

Michael Boulay commence à recevoir des offres. «On m’a offert, pour les tirages, des cosmétiques. Des restaurants me contactent pour offrir des chèques-cadeaux. J’ai un tirage de 150 $ dans une épicerie à venir le 31 décembre», souligne-t-il.

Le jeune marchand de bonheur, motivé par de nombreux encouragements, souhaite voir grandir son projet. «J’aimerais bien avoir des commanditaires pour aller plus loin, pour que le projet devienne plus important, qu’il rejoigne plus de gens. Les commanditaires intéressés peuvent me joindre en privé sur Facebook», signale Michael Boulay.

«Je souhaite, ajoute-t-il, que les gens embarquent. Avec les concours, il n’y a pas de frontière. J’ai eu des gagnants de Victoriaville et de Montréal, notamment. Sans la participation des gens, je ne pourrais rien faire.»

Michael Boulay reçoit plusieurs commentaires. «On me dit bravo, on m’incite à continuer. Je remercie les gens de prendre le temps d’émettre un commentaire.»

Le jeune homme n’hésite pas, parfois, à se rendre lui-même remettre les prix aux gagnants, immortalisant le tout sur photos pour les publier. Ainsi, les gens peuvent constater qu’il ne s’agit pas de paroles en l’air.

Michael Boulay ne cache pas son tatouage, ni son fauteuil roulant, démontrant ainsi qu’une certaine image n’empêche aucunement la bonté du cœur.

«Comme on dit, donner fait plus de bien que de recevoir», fait valoir Raynold Delly.

Michael Boulay consacre, dit-il, quelques heures par jour à son projet. Cela lui permet de se changer les idées, de ne pas trop penser au tragique accident. «Honnêtement, il sera difficile de véritablement tourner la page, confie-t-il. Mais on ne doit pas s’apitoyer. On doit avancer, la vie continue. On peut passer au travers.»