Un laboratoire de recherche unique en Amérique du Nord inauguré à Victoriaville

VICTORIAVILLE. L’idée, le rêve, en fait, du chercheur Roger Ducharme est devenu réalité. EQMBO-Entreprises, l’un des trois centres collégiaux de transfert de technologie du cégep de Victoriaville, a inauguré, mercredi après-midi, son tout nouveau laboratoire de recherche sur la finition industrielle à faible impact sur l’environnement. Un projet qui a commandé un investissement de plus d’un million de dollars.

Le but, pour le chercheur, consistait à développer une nouvelle façon de faire en respectant l’environnement.

Ce laboratoire, on le dit unique en Amérique du Nord. «Unique parce que nous avons, ici, toutes les technologies possibles pour des modes d’application et de séchage, autant micro-onde, percussion, infrarouge électrique, au gaz, etc.», a indiqué Roger Ducharme.

«On a concentré, dans un même lieu, un ensemble d’équipements uniques en leur genre, a renchéri Vincent Guay, directeur général du Cégep et directeur d’EQMBO-Entreprises par intérim. On concentre toutes ces technologies pour les rendre au service de problématiques de recherche qu’on peut rencontrer dans l’industrie de la finition. On met ainsi en commun des technologies venant d’Europe, d’autres uniques au Canada et certaines plus rares en Amérique du Nord. Toutes convergent vers un même but, la finition aqueuse.»

Ce que propose ce nouveau laboratoire, estime Vincent Guay, permettra à l’industrie de faire un pas en avant. «C’est bon pour l’environnement, bon pour les travailleurs, et bon pour les entreprises qui généreront des économies. Tout le monde est gagnant», a fait valoir le directeur général du cégep de Victoriaville, ajoutant que le projet générera des retombées en enseignement. «Il vient enrichir tout le monde, la formation, l’industrie et l’environnement.»

Le laboratoire

Le nouveau laboratoire de recherche permettra de travailler sur des technologies touchant aux procédés de finition industrielle dans une optique de réduction des composés organiques volatils tout en ayant la préoccupation de proposer, aux entreprises, des solutions rentables.

Le laboratoire, qui peut satisfaire autant les grandes que les petites ou les moyennes entreprises, possède notamment une cellule de finition robotisée, une enceinte de vieillissement accéléré au xénon permettant d’évaluer l’effet du temps sur la qualité d’un produit de la finition, des fours pour différents modes de séchage et une unité de séchage par micro-ondes.

«Ici, nous montons des projets de recherche pour ensuite les valider et les mettre en application en entreprises. Ce qu’on fera notamment, c’est d’évaluer les différents produits d’application, des produits plus écologiques, plus verts que des produits 100% solvant tout en essayant de voir si, économiquement parlant, on peut obtenir les mêmes résultats, sinon de meilleurs, avec des produits à base d’eau ou des produits 100% solide», a expliqué Roger Ducharme.

Le laboratoire de l’EQMBO-entreprises ne vise pas que le bois. «Tout ce qui est revêtement et autres substrats, comme le métal, l’aluminium, le plastique, le PVC, le verre… Peu importe le revêtement qu’on retrouve, on peut faire des applications en laboratoire et les valider», a confié le chercheur.

Les technologies proposées permettront, croit-on, aux entreprises d’économiser à long terme. «Mais on favorise aussi l’environnement, a observé Roger Ducharme. On veut axer la recherche pour que l’industrie adopter des produits plus verts, meilleurs pour la santé de ses travailleurs et pour l’environnement.»

Le chercheur a fait état d’un client qui a tout changé sa production pour des procédés à base d’eau. «Il ne reviendrait plus en arrière, a-t-il dit. Et c’est maintenant rentable pour lui.»

Pour les entreprises, a fait remarquer la chargée de projet, Nathalie Carrier, la réticence se situe au fait de devoir changer la façon de faire. «Elles ont besoin d’accompagnement, et c’est là qu’on entre en jeu», a-t-elle signalé.

Aux nombreux invités présents à l’inauguration du laboratoire, Roger Ducharme a fait valoir que «l’avenir appartient à ceux qui y croient». «Ce qui ne peut se faire aujourd’hui est peut-être la solution de demain. Il faut persister, maintenir le cap, garder espoir. Tout est possible», a-t-il conclu.

Le financement

La mise sur pied de ce nouveau laboratoire a nécessité un investissement de quelque 1 065 000 $.

Les gouvernements fédéral et provincial ont versé chacun 426 000 $ et quelques poussières, tandis que EQMBO-entreprises et ses partenaires ont consenti un montant de 213 000 $.

EQMBO-entreprises

Ouvert en 1983, EQMOB-entreprises, intégrée au cégep de Victoriaville, constitue l’un des 49 centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) au Québec.

«L’une des vocations des CCTT consiste à effectuer des activités de recherche pour ensuite transférer les connaissances au secteur industriel en vue d’une mise en application dans les entreprises», a expliqué Vincent Guay.