Le Pub Le Caméléon en punition

VICTORIAVILLE. Dans une décision rendue le 8 octobre, la Régie des alcools, des courses et des jeux a entériné une proposition conjointe des parties en ordonnant une suspension pour une période de neuf jours des permis et licence de l’établissement, propriété de Vicky Côté.

La sanction, à venir, survient en raison d’une trentaine d’incidents survenus au Pub Le Caméléon entre le 15 avril 2012 et le 30 juillet 2013.

Plus d’une vingtaine d’incidents concernent le désordre public, des bagarres, des attroupements et impliquent une surconsommation.

En avril 2012, la Sûreté du Québec est intervenue répondant à l’appel d’une plaignante qui aurait été menacée de mort par un individu en état d’ébriété avancé.

En juin de la même année, un attroupement amène l’intervention des policiers.

À une dizaine de reprises, les policiers doivent procéder à l’expulsion de clients, notamment le 20 juillet 2012 alors qu’un homme en état d’ivresse avancé aurait lancé sa bière à des passants.

À plusieurs occasions, par ailleurs, des bagarres nécessitent l’intervention de la police, dont une le 27 juillet 2012. Les policiers constatent alors un attroupement d’environ 150 personnes et plusieurs bagarres isolées.

La police intervient aussi le 11 août 2012 pour une bagarre au cours de laquelle un homme s’est fait casser une bouteille derrière la tête. Deux suspects en état d’ébriété avancé sont arrêtés.

En novembre, une bagarre impliquant plusieurs personnes éclate sur la terrasse de l’établissement. Une victime aurait été frappée plusieurs fois par différents suspects.

Trop d’individus et consommation au mauvais endroit

On reproche au Pub Le Caméléon, à deux occasions, d’avoir permis un trop grand nombre de personnes sur sa terrasse.

Alors que le permis autorise une capacité de 40 personnes, les policiers constateront, une première fois, la présence de 60 personnes et la seconde fois, la présence d’environ 150 personnes.

Par ailleurs, des policiers ont surpris des individus en train de consommer une boisson alcoolique sur le trottoir.

À deux reprises, la SQ a constaté la vente, le service ou la consommation de boissons alcooliques dans un endroit non permis, à savoir sur la voie publique et à l’arrière de l’établissement.

Drogue et aménagement non conforme

En décembre 2012, dans les toilettes du sous-sol, les policiers ont procédé à l’arrestation d’un suspect vraisemblablement en possession de cocaïne.

Enfin, un inspecteur de la Direction des enquêtes et de l’inspection de la Régie s’est présenté, le 30 juillet 2013, au Pub Le Caméléon pour constater que la pièce du deuxième étage, bénéficiant d’un permis de restaurant et ayant une capacité de 96 personnes, n’était plus aménagée pour recevoir des gens.

L’inspecteur a remarqué quatre tables de poker dans la partie avant et des chaises empilées. Et la partie arrière, note la Régie, semblait servir de pièce de débarras.

L’audience

La Régie des alcools, des courses et des jeux a tenu, dans ce dossier, une audience à Québec le 29 septembre dernier à laquelle la propriétaire Vicky Côté a participé en présence de son avocat, Me Jean-Philippe Anctil.

L’avocat Me Félix Plante représentait la Direction du contentieux de la Régie.

Dès le début de l’audience, les avocats des deux parties ont présenté une proposition conjointe suggérant une suspension de 9 jours des permis d’alcool et de la licence d’exploitant d’appareils de loterie vidéo.

La propriétaire du Pub Le Caméléon, souligne la Régie, a admis la véracité de l’ensemble des faits allégués. Elle a déposé un document comportant des engagements avec des clauses spécifiques relatives à chacun des événements survenus.

L’avocat de la Régie, Me Plante, a fait savoir au Tribunal de la Régie que le policier Marc-André Gaudet de la SQ s’est déclaré satisfait des engagements pris par la propriétaire de l’établissement.

Vicky Côté, maintenant unique propriétaire depuis l’achat des actions de son ex-associé Stéphan Hupé, a expliqué les actions prises, notamment des rencontres avec les autorités policières pour remédier aux problématiques.

Les régisseures Liane Dostie et Louise Vien, deux avocats, ont donc entériné la proposition, considérant qu’elle apparaissait, pour le Tribunal de la Régie, conforme à la ligne décisionnelle de la Régie en pareille matière compte tenu des particularités qui doivent être considérées dans chaque cas.

Réactions

Interrogée par le www.lanouvelle.net, Vicky Côté a démontré qu’elle prenait ses responsabilités. «On accepte la décision. Cela demeure des délits mineurs. Il ne s’agit pas de personnes mineures dans l’établissement, a-t-elle indiqué. De plus, nous avons une bonne collaboration avec la Sûreté du Québec. Nous collaborons avec les policiers pour éviter à l’avenir ce genre de problèmes.»