L’ex-député Jacques Baril confie «le quart de sa vie» à Archives Bois-Francs

Il y a quelques jours, en remettant ses documents d’archives à l’organisme Archives Bois-Francs, l’ancien député d’Arthabaska, Jacques Baril, a dit à quel point il était heureux et soulagé.

Ces documents vont se retrouver au centre d’archives situé au sous-sol de la bibliothèque du Cégep de Victoriaville. Pour le président d’Archives Bois-Francs, ce geste de M. Baril est significatif. «D’une part, M. Baril aura marqué notre histoire collective ayant représenté les électeurs de la circonscription d’Arthabaska pour une période de plus de deux décennies. D’autre part, par ce geste, il démontre l’intérêt et la confiance qu’il porte à notre organisme de voir à conserver ces éléments du passé au bénéfice de la collectivité», de souligner François Gardner.

Dans ce volume du Journal des débats de 1977, Jacques Baril appose sa signature sur la page de garde, écrivant qu’il renferme son premier discours à l’Assemblée nationale. On le trouvera en page 297. (Photo gracieuseté)

En cédant ses documents à Archives Bois-Francs, M. Baril a l’impression de faire d’une pierre deux coups. «Cela me fatiguait de penser qu’ils puissent, un jour, encombrer ma conjointe et mes enfants. Et je tenais à ce qu’ils demeurent dans la région parce que c’est ici qu’ils ont un sens. Je suis attaché à mes vieilles affaires, c’est le quart de ma vie qui se trouve là! Je suis tellement content que vous acceptiez de les prendre», désignant ses boîtes.

De fait, deux des boîtes de l’ex-député contiennent des rapports, articles de journaux, communiqués de presse, lettres concernant des dossiers inhérents à la région et à ses campagnes électorales. Par exemple, ces archives témoignent de son engagement en vue de la création de la région 04-Sud (en 1997 devenue la 17e région administrative du Québec) dont on lui attribue la paternité et dont il reste toujours aussi fier.

Beaucoup de documents concernent l’élargissement de la route 116 entre Plessisville et Victoriaville. L’allongement de l’autoroute 55 a également accaparé l’ancien député qui, dès son élection, déplorait qu’elle ne soit encore qu’un chemin inutilisé «près d’une rivière sans pont et finissant dans un champ», entre Sainte-Eulalie et Saint-Célestin. On trouvera d’ailleurs le premier discours de M. Baril dans ce volume qu’il a aussi donné colligeant les débats de l’Assemblée nationale.

Agriculteur de Princeville où il habite toujours, Jacques Baril a été élu en 1976 avec le gouvernement péquiste de René Lévesque. Il a été réélu à chaque élection pour laquelle il a posé sa candidature (prenant une pause de 1985 à 1989) jusqu’au moment de sa retraite de la politique en 2003. En 1998, sous la gouverne de Lucien Bouchard, il a accédé à la fonction de ministre délégué aux Transports. Les archives de M. Baril s’imprègnent aussi de sa politique de transport maritime qu’il avait déposée.

Pendant sa pause de la politique provinciale, M. Baril a été maire de l’ex-Princeville Paroisse de 1987 à 1989. Quelques-unes de ses archives portent aussi la trace de sa mairie. Jacques Baril n’a rien perdu de sa fougue… et de ses convictions politiques. Il s’agissait de l’entendre commenter tel ou tel dossier devant l’archiviste Michel Pépin à qui il a remis ses documents vendredi dernier.

Désormais, c’est avec des gants blancs que les chercheurs et chercheuses consulteront le Fonds Jacques Baril déposé chez Archives Bois-Francs. «Il s’agira maintenant d’en dresser l’inventaire, d’établir un plan de classification tout en préservant les titres que M. Baril a donnés à ses dossiers», a précisé Michel Pépin. Le plan comprendra des thèmes comme «politique provinciale» et des sujets aussi particuliers que le Moulin Lapierre, le mont Gleason, la passerelle de la rivière Bourbon, le Musée des Jeux du Québec (un projet qui ne s’est pas concrétisé), etc., des dossiers ayant sollicité l’intervention de M. Baril.

L’ex-député de 77 ans a également confié à Archives Bois-Francs des cassettes vidéo qui témoignent de ses interventions au Salon bleu de l’Assemblée nationale du Québec et de ses participations à différentes commissions parlementaires. Le Fonds Jacques Baril devient le 17e à se trouver sous la protection d’Archives Bois-Francs, organisme créé en 2015 afin de recueillir, préserver, traiter et diffuser notre patrimoine archivistique.